LA ROCHELLE 2015, machine à voyager dans le temps et le cinéma

Festival sans compétition, La Rochelle offre une programmation des plus riches pour lancer idéalement l’été, partageant ses présents entre hommages (aux vivants) et rétrospectives (des disparus). Sans oublier une liste d’avant-premières longue comme le bras, et des séances spéciales au quotidien.

Du côté des vivants, les auteurs à l’honneur viennent de deux continents et quatre pays : le taiwanais Hou Hsiao-Hsien (13 films dont The assassin en avant-première), l’italien Marco Bellocchio (15 films dont certains en sa présence), le français Olivier Assayas (10 films dont son HHH, portrait de Hou Hsiao-Hsien) et enfin la famille iranienne des Makhmalbaf, le père, sa compagne et leurs trois enfants, tous réalisateurs et réunis dans le documentaire Daddy’s school, présenté en plus de leurs 16 films. Les défunts qui nous reviennent via leurs films, immortels, sont pour leur part tous européens. L’italien Luchino Visconti nous fera pleurer avec l’intégrale de ses 14 films, des Amants diaboliques à L’innocent en passant par Nuits blanches, Rocco et ses frères, Le Guépard. Les français Louis Feuillade et Musidora avec leurs feuilletons consacrés aux aventures de Fantomas, des Vampires, de Judex, ainsi qu’avec leurs courts et longs-métrages. Et l’anglais Alexander Mackendrick nous fera hurler de rire (mais pas seulement) avec Tueurs de dames ou The Maggie.

Parmi les autres sections, « Ici et ailleurs » est évidemment de loin la plus clinquante avec ses nombreuses avant-premières, la plupart en provenance de Cannes (The grief of others, Le fils de Saul, Mountains may depart, Cemetery of splendour, Le trésor, Les mille et une nuits, Cosmodrama…) ou de Berlin (Le bouton de nacre, El club). On y trouve même des films en première mondiale, Des apaches de Nassim Amaouche et Le Caravage, le nouveau long-métrage d’Alain Cavalier – où il n’est pas question du peintre, mais du cheval de Bartabas. Mais cette déferlante de nouveautés ne doit pas éclipser les autres facettes originales du festival, tournées vers le passé très proche ou fort lointain : un focus sur le cinéma géorgien de ces dernières années, un programme jeune public consacré aux œuvres des studios d’animation de Shanghai, des ciné-concerts autour de films de Louis Feuillade… Dans une scène de Mia Madre, judicieusement présenté en ouverture du festival, le personnage interprété par Margherita Buy remonte une longue file de gens faisant la queue pour aller au cinéma. La programmation du Festival de La Rochelle nous invite à nous joindre à eux.

SOIRÉES ET RENDEZ-VOUS :

Soirée d’ouverture vendredi 26 juin avec Mia Madre de Nanni Moretti

Leçon de musique le dimanche 28 juin, à La Coursive (salle de spectacle, lieu de projection et centre névralgique du festival)

Rencontre avec Mohsen Makhmalbaf, Marziyeh Meshkiny et Maysam Makhmalbaf le lundi 29 juin

Rencontre avec les cinéastes géorgiens Levan Koguashvili et Teona Grenade le mardi 30 juin

Rencontre autour du cinéma d’animation chinois le jeudi 2 juillet

Ciné-concert Cauchemars et superstitions de Victor Fleming le samedi 4 juillet, par Serge Bromberg

Rencontre avec Marco Bellocchio le vendredi 3 juillet

Rencontre avec Olivier Assayas le samedi 4 juillet

Nuit John Carpenter le samedi 4 juillet, avec Fog, The thing et New York 1997

Soirée de clôture le dimanche 5 juillet avec Le Tout Nouveau Testament de Jaco van Dormael, et Les oiseaux d’Alfred Hitchcock en version restaurée

Le 43è Festival International du Film de La Rochelle se déroule du 26 juin au 5 juillet 2015.