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L’année des Festivals commence au-delà des frontières françaises : la Berlinale début février, bien sûr, et avant cela un rendez-vous donné à Genève par le festival international de films indépendants Black Movie, proche des 3 Continents dans sa ligne éditoriale (primauté est donnée aux cinémas d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine).
Aux destinations prisées par Nantes, Genève en ajoute volontiers d’autres, par exemple l’Europe de l’Est et plus précisément pour cette 17ème édition la Roumanie, avec un hommage au cinéaste Lucian Pintilie (Le chêne) et une sélection de films de la génération suivante – parmi lesquels Le trésor de Corneliu Porumboiu ou L’étage du dessous de Radu Muntean. En Afrique, le voyage proposé par Black Movie repose sur le même équilibre entre référence passée (le sénégalais Ousmane Sembene, auteur entre autres de La noire de…) et bouillonnement présent : le documentaire Sembene !, Mediterranea, Je suis le peuple…
Mais ce sont toujours les pays d’Asie qui apportent le plus d’inspiration et de matière au festival, avec en tête d’affiche cette année le japonais génial et déjanté Sion Sono (qui succède au chinois, génial aussi mais beaucoup plus posé Wang Bing) dont six longs-métrages – sur les quarante-six déjà répertoriés – seront projetés. Du culte Suicide club à son spin-off Noriko’s dinner table, et de Love exposure aux trois films ayant moins de deux ans d’âge Tokyo tribe, Tag et The virgin psychics, les soirées genevoises ne seront pas de tout repos et ne brilleront pas par leurs bonnes manières ; mais on s’y amusera sans interdit ni inhibition. L’Asie apporte également la plupart des pépites de la section historique de Black Movie, « À suivre… » : Un jour avec, un jour sans qui a valu à Hong Sangsoo le Léopard d’or au dernier festival de Locarno, un tout nouveau court-métrage d’Apichatpong Weerasethakul (Vapour), et encore Afternoon de Tsai Ming-liang ou Vers l’autre rive de Kiyoshi Kurosawa.
La programmation pléthorique du festival comporte également quatre sections thématiques aux noms aguicheurs : « Hallucinogène » (avec le turc Abluka, l’ovni H., le très attendu Sayonara de Koji Fukada…), « Aphrodisiaque » (Kabukicho love hotel, Neon bull…), « Spiritueux » (Chronic de Michel Franco, l’américain Free in deed, deux films tibétains Tharlo et Paths of the souls…), « Amphétamine » (l’uruguayen Clever, le coréen Veteran). De quoi faire rougir les sept péchés capitaux, dont l’on ne devrait a priori pas trouver trop de traces dans les cinquante courts et longs-métrages du programme jeunesse du Petit Black Movie – mais qui devraient à n’en pas douter accourir à grandes enjambées pour remplir les films d’animation de son grand frère, le Petit Black Movie pour adultes.
Le 17è Festival Black Movie de Genève se déroule du 22 au 31 janvier 2016.