PARIS CINEMA 2014 : au régime sec, mais avec de beaux restes (surtout en compétition)

Des avant-premières qui proposent au public de la capitale une bonne part des réjouissances cannoises, une compétition internationale, un pays à l’honneur et des reprises de classiques : en apparence, Paris Cinéma ne change pas la formule qui a fait son succès. Mais pour sa douzième édition, le festival a subi une cure d’amaigrissement radicale et regrettable.

Lors de l’annonce que le traditionnel pays invité était cette fois… la France (après la Belgique l’an passé, mais surtout avant cela Hong Kong, les Philippines, la Turquie…), on aurait dû se douter que quelque chose ne tournait pas rond. La révélation du programme complet confirme à tous les niveaux cette réduction drastique des ambitions, et probablement des moyens. Trois cinémas (et les Berges de Seine pour des ciné-concerts et le ciné-karaoké d’ouverture) au lieu de douze, plus de brocante, plus de jurys pour la compétition (seul un prix du public sera décerné), une liste d’avant-premières qui tient désormais sur une seule page, plus de rétrospectives ou d’hommages mais des sections « cinéclassics » et « jeune public » réduites respectivement à seize et cinq titres, tous en projection unique. Et un unique invité d’honneur, qui sera une invitée, la productrice Sylvie Pialat, au sein de la programmation « French touch ! » ; laquelle se veut résolument féminine, puisqu’on y trouve également un focus sur « La comédie au féminin ».

Cette orientation est l’un des éléments qui font dire que la qualité du festival devrait toujours être au rendez-vous, même si en quantité les années fastes semblent révolues. La sélection d’avant-premières comprendra un bon aperçu de ce qui s’est vu de plus marquant au dernier Festival de Cannes : entre autres Bande de filles, Mange tes morts, Timbuktu, et bien sûr la Palme Winter sleep, en présence de leurs réalisateurs respectifs. La compétition est plus alléchante encore, parvenant à surclasser sur le papier celle de l’an passé pourtant déjà de haut niveau. On y retrouve la Caméra d’Or cannoise Party girl, son compère du Certain Regard Jauja (du duo Lisandro Alonso – Viggo Mortensen), l’Ours d’argent berlinois Chemin de croix, les vainqueurs des festivals des 3 Continents (Au revoir l’été), Deauville Asie (A cappella), Gérardmer (Mister Babadook) et Sundance (Tuer un homme), la révélation de la Quinzaine des Réalisateurs Les combattants et notre coup de cœur de la Semaine de la Critique L’institutrice. Au basket, on appelle cela un all-star game.