« Un état du monde » avec Lawrence d’Arabie, Fatih Akin et le Japon post-Fukushima
Une sixième édition sous le parrainage du journaliste Pierre Haski, les exilés Fatih Akin et Golshifteh Farahani à l’honneur, le cinéma japonais post-Fukushima et l’Ukraine post-soviétique. Beau programme pour capter « l’état du monde ».
Carte blanche Proche et Moyen Orient
Pour sa sixième édition, la manifestation organisée par le Forum des Images a donné carte blanche à Pierre Haski, journaliste passé par Libération avant d’être le co-fondateur du site Rue89. Qui le lit et le suit sur Twitter connaît son goût pour le cinéma qui se pique de politique. Sa programmation se veut un regard sur les événements du Proche et le Moyen Orient, les films d’hier (Lawrence d’Arabie de David Lean, Alexandrie pourquoi ? de Youssef Chahine…) apportant le recul historique qui manque aux observateurs d’aujourd’hui.
Post-Fukushima
Le cinéma japonais avant et post-Fukushima fera l’objet d’une sélection alléchante comptant des francs-tireurs comme Kiyoshi Kurosawa (ne pas manquer le rare Tokyo Sonata), Masahiro Kobayashi (Bashing, Japan’s Tragedy), Sono Sion (Himizu), Kazuhiro Soda (Campaign I et II), et les indés Kôji Fukada (avant-première du superbe Au revoir l’été, en présence du réalisateur) et Katsuya Tomita, révélé avec Saudade, qui revient en France après sa Montgolfière d’Or aux 3 Continents de Nantes en 2012 et le focus que lui consacrait le Festival International du Film Indépendant de Bordeaux (FIFIB) en 2013. Fukada et Tomita participeront à la table ronde « Le Japon après Fukushima, un cinéma de prise de conscience ? ». Une discussion qui s’annonce dans le prolongement de la création de la plateforme « Gateway for Japan » qui vise à promouvoir le cinéma japonais indépendant à l’étranger.
Fatih Akin, Golshifteh Farahani et l’Ukraine, « de l’autre côté »
Le festival mettra également à l’honneur Fatih Akin, avec une rétrospective intégrale (dont deux documentaires très personnels, Crossing The Bridge et Polluting The Paradise) et une avant-première de The Cut qui clôt une trilogie sur « L’amour, la mort et le diable » commencée avec Head On. Les exils de Fatih Akin ne sont pas sans résonner avec celui de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani qu’on pourra voir dans quatre films. Dans l’ordre chronologique de sa filmographie : Le poirier de Dariush Mehrjui, A propos d’Elly d’Asghar Farhadi, Syngué Sabour – Pierre de patience d’Atiq Rahimi, My Sweet Pepper Land de Hiner Saleem. Le focus consacré au cinéma ukrainien est l’occasion de dire quelques mots sur la cinéaste Michale Boganim. Si c’est La terre outragée qui sera projeté en sa présence, on invitera le lecteur à voir également son Odessa, Odessa, formidable complément documentaire à Little Odessa de James Gray. Parmi les autres films de ce focus, Maïdan de Sergei Loznitsa, le clivant The Tribe de Myroslav Slaboshpytskiy et Les chevaux de feu de Serguei Paradjanov.
Avant-premières
Quelques avant-premières marquantes enfin avec Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, L’homme du peuple d’Andrzej Wajda (dernier volet d’une trilogie présentée en intégralité), Qu’Allah bénisse la France d’Abd Al Malik, et Retour à Ithaque de Laurent Cantet, film d’exil (à Cuba) pour le cinéaste français.
Programme détaillé ici
La 6e édition de « Un état du monde…et du cinéma » se déroulera à Paris, au Forum des Images du 7 au 16 novembre 2014.