Envoyé spécial à… CINEMED 2023 : Dans l’œil du cyclone
A première vue, on marche sur des œufs. La Méditerranée, c’est l’Espagne et la Bosnie, la Côte d’Azur et la Turquie ; c’est aussi Israël et la Palestine. Deux semaines après le début d’une nouvelle guerre en Terre Sainte, le festival de Montpellier risquait d’appuyer là où ça fait mal. Fouille au corps, fouille des sacs, Vigipirate en patrouille près du palais… Et finalement ? Des documentaires, des réalisatrices, des héroïnes, en un mot du cinéma : tout ce qui fait que le monde résiste aux assauts de la barbarie.
1. They Shot the Piano Player, de Fernando Trueba & Javier Mariscal
Sortie en France le 24 janvier 2024
« Ils ont tué le pianiste ». La barbarie est là, dès le film d’ouverture – et l’art qui lui résiste en y cherchant un sens malgré tout. L’histoire est celle d’un journaliste nommé Jeff, peut-être d’après Jeff Goldblum qui lui prête sa voix – plutôt celui de la série Disney+, Le Monde selon Jeff Goldblum. Car comme dans la série, They Shot the Piano Player est une succession de rencontres, jalonnant l’enquête sur l’assassinat d’un jazzman brésilien, Francisco Tenorio Jr, aux débuts de la dictature en Argentine. L’art qui cherche à s’approprier le réel, aussi incompréhensible fût-il, c’est ainsi ce documentaire intégralement dessiné, jusqu’à la moindre recherche Wikipedia défilant sur un iMac, l’entrée du narrateur dans son AirBnB à Rio, ou la myriade de grands-pères dessinés lors de leurs interviews face caméra. Inverse exact du Soul de Pixar, l’image renonce le plus souvent à accompagner la musique omniprésente, ce qui peut frustrer. Le cœur du film est ailleurs : plutôt dans son côté traité d’animation (dans un plan, qu’est-ce qui vaut la peine d’être animé ?), et du côté du récit d’une collision entre l’art et de la cruauté aveugle.
2. Un Juif à la mer, de Yolande Zauberman
Sorti en 2005
La quête de sens malgré l’absurdité du monde est l’une des composantes de l’humour juif : à la voix de Jeff Goldblum face à une dictature sud-américaine fait écho celle de Selim Nassib, journaliste juif libanais filmé par sa compagne Yolande Zauberman en 2005, quelques nuits, sur une terrasse de Tel-Aviv. Un Juif à la mer, rareté sauvée de peu de la disparition, passait dans le cadre d’une rétrospective complète des œuvres de la réalisatrice, connue notamment pour Would you have sex with an Arab ? (en compétition à Venise 2011).
Sorti la même année que Kingdom of Heaven, la fresque de Ridley Scott sur les Croisades qui concluait à la perpétuation des conflits en Palestine, même un millénaire plus tard, Un Juif à la mer n’a pas vieilli non plus en 18 ans. Nassib y raconte, une heure durant, ses hallucinants souvenirs de journaliste pour Libé au Liban, dans les années 70/80. « J’ai un nom qui pourrait être des trois religions », constate celui qui arbore alors un t-shirt « buddhist »… Il y a du Wang Bing dans ce documentaire valant aussi bien pour ce qu’il raconte que pour la captation du regard de celui qui a vu. Cela tient aussi à sa façon de mimer des gestes anodins et symboliques, tel celui des gosses tenant des sacs plastiques dans lesquels ils ramassaient les douilles des balles tirées vers le ciel par le Hezbollah, le jour de son expulsion du Liban. « Pour revendre le cuivre, tu comprends ? », dit-il à Zauberman, avec son air d’acteur, entre Serge Gainsbourg, Richard Bohringer et Nicolas Bedos. Tout un film construit autour d’un regard : « moi je ne crois qu’à ça, ce que les yeux voient », raconte Zauberman au micro à Montpellier.
C’était l’une des séances abordant frontalement le conflit, avec Le Déserteur de Dani Rosenberg (lauréat du Prix de la Critique… et de la Meilleure musique) et le focus sur les Bakri père & fils, Mohammed & Saleh, réalisateurs palestiniens. Hiam Abbass était également présente au festival. Celle qui joua la mère adoptive de Moïse chez Ridley Scott (Exodus, 2014) joue en effet dans un court-métrage auréolé du Prix du Public (Sokrania 59, d’Abdallah Al-Khatib) et constitue le sujet de Bye Bye Tibériade, un documentaire que lui consacre sa fille, Lina Soualem, présenté en compétition documentaire et lauréat du Prix Ulysse Decipro (décerné par le réseau des médiathèques de Montpellier).
Mais l’actualité bute, par quel bord qu’on la prenne, sur les conclusions de Selim Nassib, qui fréquente le problème non depuis le 7 octobre, mais depuis des décennies : « le problème de base », explique-t-il, « était que les Palestiniens ont été chassés de leur pays… mais la nouvelle génération arrive et dit : c’est grâce à l’Islam qu’on va libérer la Palestine. Ceux-là se fichent des Palestiniens, ils veulent montrer que l’Islam est supérieur à tout. Ils veulent la guerre ! Comme Netanyahu ne veut que l’annexion ! Il n’y a pas de séparation entre Juifs et Palestiniens. Il y a une séparation entre ceux qui veulent la paix et ceux qui veulent la guerre. »
Reprenant cette séparation limpide qui devrait transcender les autres, Zauberman proposait en ouverture de séance une vignette consacrée aux réfugiés du monde entier, récitant cette fois-ci des poèmes face caméra. En Russe, en Arabe, en Japonais, en Togolais… sur fond de chants de baleines. Langage d’animaux ne connaissant, entre eux, que la paix.
3. El Sostre groc, d’Isabel Coixet
Sortie non déterminée
Festival pour la paix, festival pour les femmes : l’engagement à Cinemed était également porté par un focus consacré à « la Nouvelle vague catalane », réunissant plusieurs réalisatrices nées à la fin des années 80, et s’étant parfois côtoyées dans la compétition de Cinemed 2021, comme Clara Roquet et Neus Ballús. Autour d’elles, ce florissant microcosme s’étend à Elena Martin Gimena (en compétition cette année avec Creatura) ou encore Clara Simón (couronnée à Berlin en 2022 avec Nos Soleils). Isabelle Coixet, réalisatrice d’El Sostre groc, les précède d’une ou deux générations – et d’une quinzaine de films multi-récompensés : elle est leur inspiratrice et, souvent, leur porte d’entrée dans le cinéma. Son documentaire marquait la première projection du cycle ; le sujet : un prédateur sexuel dans une école de théâtre à Lerida, à l’ouest de Barcelone. L’art et la violence, toujours.
El Sostre groc, « le plafond jaune » en catalan : ce plafond, c’est le plafond de verre qui favorise les hommes et détruit les femmes ; c’est aussi un symbole d’horreur, comme dans The Haunting of Hill House, série de Mike Flanagan sortie en 2018, où une jeune victime de viol s’inventait un fantôme dont le visage était formé des fissures dans les poutres qu’elle fixait lorsque les faits se produisirent. Le professeur de théâtre qui abusa de dizaines d’adolescentes dans les années 2000 hante, lui aussi, le film : nommé, visible dans des images d’archives, jusqu’à sa brève apparition finale, un échange téléphonique où il nie les faits et raccroche. Le projet est effectivement d’exorciser une école de son fantôme, voire de rendre une forme de justice – le professeur incriminé s’en étant tiré avec une généreuse indemnité de licenciement.
Il est intéressant de voir le recul des élèves se construire, d’une génération à une autre, sur les pratiques déviantes du professeur, de voir surtout la génération de celles qui témoignent face caméra – celle de cette nouvelle vague catalane – s’affranchir d’un passé toxique, Coixet leur offrant la promesse d’un avenir assaini.
4. La Nouvelle femme, de Léa Todorov
Sortie en France le 13 mars 2024
La programmation excédait souvent la thématique méditerranéenne, et se portait en particulier cette année sur la question du handicap. Le jury longs-métrages était en effet présidé par Pascal Elbé, réalisateur et acteur d’On est faits pour s’entendre (2022), autoportrait d’un homme malentendant proposé dans une séance sous-titrée en français, avec casques possibles. Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand, était quant à lui proposée en audiodescription. Et puis il y avait La Nouvelle femme, merveille de Léa Todorov, récit de la création, en 1900, de l’école Montessori pour enfants neuroatypiques.
Deux films s’y tressent : d’abord celui sur les gosses, véritables enfants neuroatypiques avec qui Todorov a pu tisser un lien, mettant au service de la fiction sa maîtrise du documentaire, et des rapports qui se nouent avec les gens quand on les regarde pour eux-mêmes. Le résultat est d’une justesse et d’une intensité émotionnelle qui surpasse de très loin ce que l’on peut voir avec le tout-venant des enfants-acteurs. Le second film, centré sur Maria Montessori (parfaite Jasmine Trinca), est le portrait d’une femme ayant dû se battre pour sortir de l’ombre de son mari, et plus généralement des considérations patriarcales qui régissaient le milieu de la recherche à l’époque. Guidée par une cocotte (Leïla Bekhti, réécriture féministe de la Nana de Zola), elle s’émancipe d’un sexisme intériorisé rarement traité à l’écran.
C’est la contrainte des subventions françaises qui a conduit Todorov a ajouter Leïla Bekhti dans son récit situé en Italie, mais la contrainte redouble le mérite de la petite fille, française plongée en milieu étranger. « Plus on mettait la barre haut, plus ils étaient à la hauteur », raconte Todorov de ses enfants-acteurs. Le dialogue entre les deux trames – celle sur la prof, celle sur l’élève – suggère ainsi que la vie des « valides » n’a rien de plus riche que celle des « handicapés », proposant d’atomiser ces catégories-là. Le film y parvient si bien qu’à la fin de la séance, une personne concernée a souhaité prendre le micro. Silence religieux : cette prise de parole en public, assistée par une accompagnatrice qui « traduisait », aurait dit tout le succès de l’œuvre indépendamment de son contenu. Mais le retour critique de cette dame valait tous les autres : « je veux vous remercier : il y a peu de films intelligents sur le handicap, et sur l’enfance. »
5. Le Temps d’aimer, de Katell Quillévéré
Sortie en France le 29 novembre 2023
Pas de lien spécial avec la Méditerranée ici – les scènes du début ont même été tournées à Dinard. Mais il y a dix ans, Katell Quillévéré était venue à Cinemed présenter son deuxième long-métrage, Suzanne, tourné en partie à Marseille ; et le festival l’a aussi invitée pour cette raison. Et puis, accessoirement, parce que son film est exceptionnel. Veine Spielberg à fond, école The Fabelmans : avec cette vie imaginaire de sa grand-mère, tondue à la Libération, Quillévéré parle d’amour et d’interdits dans la société du milieu du XXe siècle, symbole à la fois de ce que nous pensons avoir cessé d’être, et des tendances cruelles, sexisme, racisme, homophobie, qui menacent toujours de reprendre le dessus. Léa Todorov faisait le portrait de ceux que la société jugeait « déficients », Quillévéré s’attache à de pseudo- « détraqués » : l’écho est clair.
Le Temps d’aimer se pose en anti-Vous ne savez rien de moi, ce roman à scandale de Julie Héraklès sorti à la rentrée littéraire 2023, dans lequel une collaboratrice nazie se voit érigée en icône féministe. Ici, la grand-mère de la réalisatrice est, elle aussi, tondue lors d’un prologue entremêlant puissamment images d’archives et fiction en noir et blanc ; mais il est très clair qu’elle ne l’est que pour avoir été amoureuse d’un soldat allemand. Surtout, la frontière avec la fiction est explicite : Quillévéré ne prétend pas rétablir la vérité sur quiconque. Simplement faire le récit d’une vie de femme après l’humiliation publique, sur à peu près 25 ans : « tout le monde a vu ces femmes se faire tondre, mais personne n’a montré ce qui s’est passé après, quand elles sont rentrées chez elles », racontait Quillévéré lors de la rencontre.
Le duo Anaïs Demoustier / Vincent Lacoste est l’évidence même ; le film est souvent drôle, souvent fort, Quillévéré étant très douée pour les montées d’adrénaline subites, dans un scénario qui en ménage beaucoup – tout en évitant l’écueil des coups de théâtres paresseux. Comme chez Todorov, le générique s’achève sur une dédicace émouvante, concluant un film venu du cœur, avec une sincérité s’étant frayé un chemin jusqu’à l’écran à travers les notes d’intention, les demandes de subvention, voire les questions de distribution. Il y avait là un impressionnant tandem de réalisatrices capables de proposer des œuvres à la fois populaires – au sens où n’importe qui peut y trouver facilement un plaisir cinéphile – mais originales et exigeantes dans leur élaboration.
6. Excursion, d’Una Gunjak et Matria, d’Àlvaro Gago
Sorties non déterminées
A côté d’une telle avant-première en salle Berlioz (1600 places !), la compétition de Cinemed proposait des œuvres plus fragiles, par des cinéastes moins identifiés. Deux d’entre eux, nés en 1986, soumettaient leur premier long-métrage au vote du public : Excursion d’Una Gunjak (Bosnie) et Matria d’Àlvaro Gago (Espagne). Chacun d’eux gravitait autour d’une figure féminine, une adolescente prisonnière d’un mensonge chez la première, une ouvrière prisonnière de sa condition chez le second. La colère y était un net fil rouge.
Comme Katell Quillévéré, Una Gunjak rentrait chez elle à Cinemed, qui l’a soutenue en 2019 avec une aide au développement pour Excursion, justement. Le film part d’un fait divers : en 2014, dans le nord de la Bosnie, sept jeunes filles âgées de 13 et 14 ans sont revenues d’un voyage scolaire enceintes. Ce voyage scolaire, « excursion » en bosniaque, est un véritable rite de passage là-bas. Plutôt que de tenter la reconstitution mâtinée de teen-movie qui lui tendait les bras, Gunjak tente la création d’une situation périphérique à Sarajevo : l’excursion est celle d’une jeune fille qui se perd en faisant croire à ses camarades qu’elle est, elle-même, enceinte.
Le film semble avorté, cela dit. A l’instar de cette première réplique : « filme pas ! », lancée par un ado qui ne veut pas se retrouver sur les réseaux pendant une partie d’Action ou Vérité. On a l’impression que Gunjak tourne la moitié de ce qu’elle aurait aimé voir. L’histoire perd par exemple beaucoup de temps à créer son atmosphère, son réalisme social, au détriment de l’histoire : mais comment croire aux personnages tant qu’aucun d’eux ne suggère que l’héroïne est une fille facile… ce qui ne se produit pas avant une bonne heure, et laisse croire jusque là à une société certes vulgaire, mais ultra-compréhensive. On n’y croit pas une seconde. Beaucoup de pistes ne sont jamais exploitées non plus, comme ce professeur d’éducation religieuse qui refuse à l’élève d’assister à son cours. Tout cela se retrouve condensé dans une scène finale de hurlement cathartique qui ne résout rien ; et l’on se retrouve avec une métaphore de la Bosnie après la guerre, alors même que le film tentait de ne pas en parler : la bonne nouvelle de la fin, c’est que malgré la tragédie, la vie continue. Or cette vie, on aurait aimé la voir aussi.
Matria souffrait du défaut inverse : non pas une histoire racontée à moitié, mais racontée en boucle. Le film est l’adaptation d’un court-métrage primé à Clermont et Sundance, du même titre et du même réalisateur, consacré à sa grand-mère (influence Quillévéré aussi, décidément). Le titre, Matria, vient en effet de la chanson traditionnelle galicienne que l’on entend à la fin : « femme fatiguée de te battre… » – résumé du long-métrage tout entier. Et l’actrice María Vázquez d’incarner, certes brillamment, une prolétaire à bout de nerfs, en colère en permanence, contre tout le monde, ballottée d’un travail précaire à un autre. D’où la dimension répétitive du scénario : quelle que soit la situation, l’héroïne va hurler sur quelqu’un à un moment ou à un autre, qu’il le mérite ou non. On retrouve même une scène où l’héroïne se met en colère pour du chocolat qu’on lui a piqué… comme dans Excursion d’Una Gunjak ! Que dit cet attachement au chocolat ? Une nécessité de se détendre sans passer par les antidépresseurs ? Une recherche de l’enfance ? Ou une facilité d’écriture pour dire la vulnérabilité ?
7. Rideau de verre, de Fikret Reyhan
Sortie non déterminée
C’est un film turc qui remporta cette année l’Antigone d’Or de Cinemed : Nuit noire en Anatolie, d’Özcan Alper. Le soir de sa première diffusion, c’est cependant un autre réalisateur turc, né trois mois avant Özcan Alper, que je découvrais : Fikret Reyhan, avec Rideau de verre. On parlait de nouvelle vague catalane, il y a peut-être une nouvelle vague turque qui se profile ici. Eût-il été en compétition, Rideau de verre n’aurait pas démérité. L’histoire est tout entière portée par une actrice géniale, présente dans chaque plan : soit Selenn Kurtarann, dans le rôle d’une jeune mère harcelée, de façon de plus en plus menaçante, par le père de l’enfant dont elle s’est séparée. Sans colère manifeste, sauf quand elle y est contrainte – les éclats de colère étant, au fond, l’émotion la plus simple à jouer. C’est la gradation de la menace que dépeint Fikret Reyhan, raison pour laquelle l’agression n’est pas représentée, tant elle aurait fait basculer le centre de gravité du film. Qu’est-ce qui fait que la violence masculine finit par se déchaîner avec l’inexorabilité d’un train de marchandises (le symbole vient de la scène finale), même quand il s’agit de gens intelligents, même quand la police a été prévenue ?
Il y a un côté étude anthropologique ici, ou alors documentaire sur des rats pris dans un labyrinthe : l’héroïne cherche longtemps à se barricader face à la plongée dans la folie de son ex, qui cherche à se débattre contre sa propre masculinité qui l’écrase et le dépasse. Il n’est pas foncièrement mauvais, n’a pas l’air spécialement brutal ; il lui manque juste l’intelligence de se soumettre aux choix d’une femme. On le voit alors s’enfermer en lui-même, et dans ses revendications ; chose assez rare tant il aurait été facile de dresser le portrait d’un homme simplement vicieux. C’est la collision du réel avec un homme bêtement macho qui produit ici une violente déflagration, violence se retournant contre son ex. Avec cette constatation terrible, qui était déjà celle de They Shot the Piano Player : on peut passer des heures à essayer de comprendre pourquoi la violence fait irruption, elle n’en sera pas moins insupportable. Comme si la question du conflit en Terre Sainte avait, finalement, innervé toute la programmation.
La 45ème édition de CINEMED (le Festival de Cinéma méditerranéen de Montpellier) s’est déroulée du 20 au 28 octobre 2023.