ANGERS 2014 : hommages à Chéreau, Bresson et Lars Von Trier

Comme son nom l’indique, le festival angevin « Premiers Plans » s’intéresse en particulier aux films de jeunesse. Pour sa 26ème édition, en marge de ses sélections de premières et secondes œuvres, 5 rétrospectives sont au programme : des hommages à Robert Bresson, Patrice Chéreau, Denis Podalydès, Lars Von Trier et Bo Widerberg.

« Premiers Plans » a la particularité de proposer deux compétitions de long-métrages : l’une réservée à des films européens, 7 cette année, et l’autre à des productions françaises, au nombre de 4. Au sein de ce carré, un film est déjà précédé d’une réputation flatteuse : Tonnerre de Guillaume Brac (Un monde sans femmes), dont la sortie en salles est calée au 29 janvier.

Les deux compétitions proposent chaque année quelques uns des films européens les plus célébrés durant les onze mois qui suivent : Oh boy et L’intervallo en 2013, Oslo 31 août en 2012, Attenberg en 2011, etc. Suspense quant aux films qui sortiront du lot en 2014. L’un d’eux émerge déjà à nos yeux, pourtant : Leçons d’harmonie d’Emir Baigazin ; un film kazakh, pays dont la particularité est d’être suffisamment vaste pour s’étendre de l’Asie Centrale jusqu’à l’Europe, ce qui explique qu’il fut à la fois sélectionné aux 3 Continents de Nantes en novembre dernier et ce mois-ci aux « Premiers Plans » d’Angers.

Le jury chargé de départager ses premiers et seconds longs sera présidé par la cinéaste Catherine Corsini, aidée dans cette tâche par Maria de Medeiros, Cyril Mennegun (réalisateur de Louise Wimmer), Nadir Mokneche (réalisateur de Viva Laldjérie), Christa Theret, Bruno Todeschini et Anne-Louise Trividic (scénariste de plusieurs films de Patrice Chéreau).

En plus d’un cycle consacrée aux films de « métamorphoses », ce sont cinq rétrospectives qui alimentent la programmation : l’intégrale des 13 films de Robert Bresson ; des 11 de Patrice Chéreau, disparu en octobre dernier ; une sélection de films avec Denis Podalydès ; les 7 films du suédois Bo Widerberg (repris en salles le 29 janvier) et une rétro intégrale consacrée à Lars Von trier incluant le diptyque Nymphomaniac et une carte blanche (Tarkovski, Duras, Dreyer, Visconti…).

Les court-métrages s’agencent aussi en deux compétitions européennes et françaises. Curieusement, La lampe au beurre de yak, coproduction franco-chinoise, se retrouve au beau milieu des « films européens » plutôt que « français ». Qu’importe la section qui l’abrite : il s’agit là d’un petit film en plans fixes (ou presque), d’une limpidité et d’une maîtrise exceptionnelles, un descendant aussi direct que discret des films de Jia Zhangke, et de The World et 24 City en particulier. Oui, vous nous avez bien compris : cette année « Premiers Plans » vaut le détour ne serait-ce que pour un film. Un film de 15 minutes…

…dont voici 32 secondes.