Envoyé spécial à… War on Screen 2013

Les yeux rivés à l’écran et l’accréd autour du cou, un regard unique sur un festival atypique… Du 2 au 6 octobre se tenait à Châlons-en-Champagne la première édition de War on Screen, consacré aux films de guerre, au sens le plus large du terme. Le Grand Prix nous aura échappé, mais les six films de la compétition (sur 10) auxquels nous avons jeté un œil étaient de très bonne tenue. Succès mérité, donc, et affluence record (50 spectateurs en moyenne par salle, on en attendait la moitié) : la deuxième édition, pour le centenaire de la Première Guerre Mondiale, est d’ores et déjà en préparation.

L’une des raisons pour lesquelles, en 1997, Châlons-sur-Marne retrouva son nom médiéval de Châlons-en-Champagne, c’était que le Champagne attirait quand même beaucoup mieux que la Marne, jolie région mais qui évoquait toujours le souvenir au faible potentiel enchanteur des « Batailles de la Marne ». L’image de marque du Champagne est d’ailleurs si efficace que sur les dépliants touristiques, on vante à présent la « Venise pétillante » – le petit canal du Mau, en centre-ville, sur lequel circule parfois une petite barque en été, ayant sans doute à lui seul motivé le slogan. A l’opposé de ce blabla publicitaire, le festival War On Screen renoue avec l’identité martiale de la préfecture de Champagne – dernière région de France à s’être dotée d’une manifestation cinématographique d’envergure. C’est chose faite et particulièrement bien faite, puisqu’on attend également la première édition du Festival Courts en Champagne, en novembre prochain à Aÿ, dans la Marne toujours.

On ne cachera pas s’être senti d’abord aussi enthousiaste qu’intrigué à l’idée d’un festival spécialisé dans le film de guerre. C’était déjà fantasmer Châlons, proche des garnisons de Mourmelon et de Suippes (on en parle dans Band of Brothers, si si), en théâtre des opérations d’un festival de cinéma à destination des populations militaires – la table ronde consacrée aux jeux vidéos, dont sont friands les jeunes conscrits croisés parfois sur le quai de la gare, semblait confirmer cette impression. En fait de théâtre, il aura surtout été question de la salle de La Comète, transformée pour l’occasion en cinéma (600 places). Son directeur, Philippe Bachman, est le délégué général du festival. Depuis des années, la scène nationale de La Comète (encore un changement de nom pour des histoires de com’, l’endroit s’appelait avant 2005 « Le Muselet », pièce de la bouteille de Champagne qui évoquait l’idée peu touristique de « muselière ») accueille des spectacles d’art vivant de haut niveau. L’exigence en matière de cinéma n’a pas failli. Et finalement, des militaires, on n’en a pas vu tant que ça.

War On Screen s’intéresse à tous les films s’inscrivant dans un contexte de conflit entre deux nations, quel que soit leur genre, guerre ou comédie, espionnage ou documentaire

Alors, comment construire une sélection de « films de guerre » qui ne s’adresse pas prioritairement aux geeks de reconstitutions historiques, ne jurant que par Napoléon, Spielberg et Jean-Jacques Annaud ? Le critique Jean-Baptiste Thoret, programmateur du festival (collaborateur de Charlie Hebdo aux côtés de Cabu, Châlonnais de souche – pure coïncidence, paraît-il) a tout simplement élargi la notion de « film de guerre ». A l’instar du Festival du Film d’Environnement, qui ne pouvait pas décemment se cantonner au films écolos, War On Screen s’intéresse à tous les films s’inscrivant dans un contexte de conflit entre deux nations, quel que soit leur genre, guerre ou comédie, espionnage ou documentaire… Aussitôt, le champ s’ouvre considérablement. Les propositions sont même extrêmement nombreuses. Ne reste qu’à choisir ce qui se fait de plus fort.

War On Screen (et non pas le Festival du Film de Guerre : vous l’aurez compris, en Champagne, on soigne la com’) n’exige pas du festivalier qu’il se pointe en treillis, et les costards-cravate étaient très bien vus aux dégustations de Champagne, ainsi qu’aux cocktails d’ouverture et de clôture où on aura ouvert autant de bouteilles que dans le carré VIP d’une soirée cannoise. Cela dit, et si on s’y coltinait toujours moins de scènes de viol et de pédophilie qu’à Cannes ou à Venise, War On Screen est un festival exigeant. D’abord parce qu’à chaque générique qui commence, c’est un nouveau contexte géo-politique qui apparaît – avec, c’est bien normal, une légère primeur accordée aux tensions entre les deux Corées ainsi qu’au conflit israélo-palestinien. L’Afrique manque – seulement représentée du côté des courts-métrages, avec une fiction au réalisme troublant autour des pirates de Somalie, Fishing without nets. La raison ? Personne ne va filmer les massacres au Congo, encore plus dangereux que la Syrie. Le programme suscite donc quelques connaissances en histoire-géo mais au pire, on révise en sortant de la salle : les films en donnent envie.

Exigeant, le festival l’est ensuite parce que les films entendent pour la plupart dénoncer des scandales dont on ne peut qu’avoir honte, pour peu qu’on ait un minimum d’humanité. Cette année, une rétrospective consacrée aux comédies sur fond de guerre permettait d’alléger un peu le programme : on pouvait ainsi retrouver Tonnerre sous les Tropiques, Rien que pour vos cheveux, Starship Troopers, mais aussi des classiques comme To be or not to be ou Qu’as-tu fait à la guerre Papa, de Blake Edwards. Les Monty Python, les frères Marx et Tex Avery étaient aussi au programme. En compétition, en revanche… Le jury présidé par Hiam Abbass, et constitué du compositeur Cliff Martinez (qu’on pouvait croiser à loisir mais qu’on n’aura jamais eu le temps d’interviewer, désolé pour les fans de Drive et de Spring Breakers…), Sylvain Estibal (réalisateur du Cochon de Gaza, projeté pour l’occasion en plein air à Suippes), Rémy Ourdan (journaliste de guerre) et Sylvain Guyot (responsable éditorial chez Canal) – ce jury présidé par Hiam Abbass, disions-nous, n’aura pas exactement passé la semaine à se fendre la pêche.

Il est toujours facile de se défiler face à un mauvais film. Ses défauts poussent le spectateur à l’extérieur de ses atermoiements, son pathos dégoûte vite. Sur la guerre, les mauvais films se voient très vite. Ils sont partisans, propagandistes, au mieux ridicules. Ils n’ont pas leur place en festival, parce qu’un mauvais film de guerre sera toujours mille fois plus mauvais qu’un mauvais film tout court. Le programme de Châlons se devait ainsi d’être exigeant, ou ne pas être. Alors, on n’aura certes pas vu que des chefs-d’œuvre, loin de là, mais la sélection était de très haute tenue. Et du coup, pas toujours facile à encaisser.

foto10On gardera ainsi le souvenir de la séance de Camp 14, fleuron évident de cette première édition. Si évident qu’il met tout le monde d’accord au moment du palmarès : prix du public, et mention spéciale du jury. Camp 14 est un documentaire de Marc Wiese autour de Shin Dong-Hyuk, le seul homme à s’être jamais échappé des camps nord-coréens, en 2005, à 23 ans. Il y était né, d’une mère donnée en récompense à son père pour son travail. Un livre était déjà paru à son sujet, rédigé par une journaliste américaine, Blaine Harden. Cette fois, le symbole est fort, c’est un réalisateur allemand qui enregistre, pour la première fois, son témoignage. Fort, puisque les conditions d’internement décrites par Shin sont celles des camps d’extermination nazis décrites par Primo Levi dans Si c’est un homme. Que le réalisateur soit allemand ne fait que souligner l’idée que la Corée du Nord accomplit en ce moment même, octobre 2013, les atrocités que l’humanité entière, et a fortiori les Allemands, peine encore à assumer. Wiese s’efface derrière ce qu’il enregistre, se fait l’auditeur le plus digne possible du témoignage qu’il est le premier à avoir eu le droit de filmer. Confronté à l’indicible, il recourt à deux choses. Les séquences illustrant les scènes dans le camp sont en animation. On voit au début le dessinateur travailler avec Shin : il était hors de question de laisser croire au spectateur que le dessin formule un imaginaire ou une vision d’artiste, là où il ne fait que pallier l’absence d’images des camps nord-coréens. Ensuite, les atrocités commises se dessinent en creux dans l’absence absolue de lumière dans le regard de Shin, lorsqu’il se tait, lorsqu’il cherche ses mots – lorsqu’il demande à ce qu’on coupe la caméra.

Il fut sans doute délicat de monter ce témoignage, de ne pas, par exemple, faire intervenir l’interview d’un ancien bourreau (il y en a deux) au mauvais moment, tant ceux-ci pouvaient rajouter un pathos de mauvais aloi en passant pour de simples monstres déshumanisés. Ici, Wiese reste sur le fil d’une culpabilité sans nom, tout en confrontant son spectateur à la banalité du Mal – on s’est rarement senti aussi cloué sur son siège qu’au moment où le regard d’un des gardiens croise furtivement l’objectif de la caméra. La construction du film permet ainsi de sortir Shin de sa condition de miraculé traumatisé : on ne découvre qu’à la fin le sentiment de colère qui l’anime lorsqu’il voit ses cicatrices dans la douche. Le documentaire ne s’intéresse pas seulement à son martyre ou à son ministère dans le monde pour en témoigner, mais aussi à son impossibilité de s’adapter au monde. On le voit localiser, sur Google Earth, l’emplacement exact de son camp. Ces détails donnent une réalité tangible au récit de ce qu’on lui a fait subir, l’extraient de toute dimension historique ou mythologique pour le ramener à hauteur de spectateur, et rappeler que cela a lieu au moment où passe le film. Dans la salle de la Comète, on entendait parfois sangloter.

Les autres films vus ce jour-là n’auront pas laissé de grande marque. Five Years, de Stefan Schaller, raconte la détention d’un homme potentiellement innocent dans les geôles de Guantanamo. Sacha Aleksander Gersak, l’acteur principal, a clairement poussé son corps dans ses derniers retranchements pour incarner la victime d’interminables séances de torture. Mais l’on garde à l’esprit le témoignage de Shin, et deux choses gênent. La première, c’est qu’il ne s’agit ici que de fiction : Five Years paraît ainsi bien faible, même s’il affirme autant qu’il peut s’être inspiré de faits réels. La musique ajoute un sentimentalisme que l’on a du mal à accepter, et l’on finit confronté à une forme de voyeurisme à l’américaine qui, après la pudeur du film de Wiese, ne peut que déranger. A-t-on la moindre idée de ce que peuvent représenter cinq ans de torture, parce qu’on a vu un acteur se tordre de douleur pour les besoin d’une fiction ?

Le Médecin de Famille ; on avait rarement vu un film s’autodétruire comme ça sur ses quelques dernières minutes.

Dans la collection des films de bon aloi mais dont les qualités n’auront pas été suffisantes pour briller dans l’ombre de Camp 14, mentionnons encore Le Médecin de Famille, de Lucia Puenzo, et The Agent, de Seung-Wan Ryoo. Le premier est l’adaptation par l’auteur de son propre roman, consacré à la carrière en Amérique latine du médecin d’Auschwitz, Josef Mengele. On y suit la rencontre entre une jeune adolescente et l’homme fasciné par sa beauté, au point de vouloir tester sur elle certaines expériences ; elle ignore qu’il s’agit de l’un des exécutants de la Solution Finale. Le film frôle le cliché lorsqu’il oppose le père protecteur et sa fabrique de poupées au père de substitution, qui tâche de transformer la fillette en poupée. On se laisse cependant amadouer par un sens certain de l’atmosphère (séquences d’orage notamment), jusqu’à la fin du film, la toute fin, qui se vautre dans un infâme sentimentalisme de série Z transformant le tact dont faisait preuve la réalisatrice en farce accidentelle – pas vraiment le genre de traitement qu’on attendait pour parler de Mengele. Il paraît que le cinéma argentin fait rarement dans la dentelle ; peut-être, en tout cas, on avait rarement vu un film s’autodétruire comme ça sur ses quelques dernières minutes. The Agent est un actioner coréen où les services secrets des deux Corées s’entremêlent, s’entretuent, s’entraident, tout en cherchant à se dépêtrer d’un scénario qui les fait frayer avec les services russes, israéliens et américains – sans parler du kidnapping de la femme d’un des héros. Pour un film qui se soucie avant tout d’action et d’adrénaline, l’intrigue paraît aussi développée qu’inutilement complexe ; même si on imagine bien qu’il s’agit ici de symboliser les rapports entre les deux pays, comme dans la scène où l’agent de Corée du Sud renvoie son collègue du Nord dans son pays, et lui ordonne de vivre caché pour toujours. Alors qu’il est de coutume que les Américains s’inspirent du cinéma asiatique, c’est ici l’inverse qui se produit : le film de Seung-Wan Ryoo imite au plan prêt les dernières productions sur lesquelles a officié le directeur des cascades Dan Bradley : Quantum of Solace (on retrouve le plan de la caméra suivant un homme dans sa chute à travers une verrière, c’est à se demander si les animateurs se sont même donné la peine de changer les habits de la doublure numérique), et surtout Jason Bourne (encore une séquence de combat dans une douche, par exemple). Au moins, ce sont des scènes qui décoiffent.

OMAR d’Hany Abu-AssadL’autre Jason Bourne de ce festival, c’était Omar, d’Hany Abu-Assad. On est ici en plein sous-genre : le film de conflit israélo-palestinien. Avec ses poncifs : image inondée de lumière jaune vif. Oliviers. Plans sur les terres (on les retrouve aussi dans le film de Hiam Abbass, Héritage, sorti en décembre dernier et présenté en séance spéciale : le titre y est carrément écrit sur les champs, comme un agroglyphe) – ces fameuses terres que l’on fixerait aussi longtemps si l’on se demandait si elles valent vraiment le coup de souffrir autant pour elles, et depuis si longtemps. Omar passe à l’aide d’une corde d’un côté à l’autre du mur qui enferme les Palestiniens en Israël. Participe à l’assassinat d’un soldat. Se fait attraper, se fait torturer. Ensuite, c’est un peu comme La Vie d’Adèle, comme L’Inconnu du Lac : de même que dans ces films l’homosexualité n’est pas un sujet en soi mais plutôt le symbole d’autre chose, Hany Abu-Assad sort son film de la chronique politique pour étudier le déchirement vieux comme le monde entre l’attachement aux siens et le devoir de justice – le caractère israélo-palestinien du conflit passe au second plan. Le scénario repose en partie, bien-sûr, sur des éléments culturels qui appartiennent à la culture du coin, mais il ne s’agit aussi que de raconter un amour transgressif, et peu importe la loi qui interdit cet amour. Il s’agit surtout d’observer le combat d’un homme vers sa libération ; qu’il soit palestinien et que cette libération se fasse contre les Israéliens n’est évidemment pas sans importance, mais ce n’est finalement pas primordial – raison pour laquelle Omar, qui sort le 16 octobre, a toutes les chances de marcher à l’international, comme film d’action ou film d’amour, en somme comme film de genre, plus que comme film de sous-genre.

D’un déchirement vieux comme le monde il était également question dans la comédie projetée après la cérémonie d’ouverture, 45mn to Ramallah, sorte de réécriture du mythe d’Antigone où deux frères doivent affronter mille maux pour aller enterrer le cadavre de leur père dans la Terre d’où il provient. Pendant longtemps (un peu trop), le film s’attache à la romance entre l’un des frères Palestiniens et une prostituée russe plus qu’au reste, et c’est un peu dommage. Dommage aussi que la forme générale du film ressemble parfois trop aux comédies de bas-étage du cinéma allemand (le film a été tourné grâce à des fonds allemands). Enfin, ça fait toujours rire. Il s’en dégage pourtant une atmosphère unique, comme si le désespoir avait traversé la frontière qui le sépare du cynisme, et puis encore une autre, qui sépare le cynisme du détachement. « Mieux vaut en rire », en somme. Seulement ici, Ali Samadi Ahadi rit de tout, de la mort, de la guerre et des attentats suicides en premier lieu, d’un rire plutôt salutaire, sans pour autant s’empêcher quelques jolies trouvailles : au téléphone, la mère veuve appelle ses fils et demande des nouvelles de son cadavre de mari. « Il va bien ? » « Il va très bien », répondent les fils. Rester positif, même quand c’est mort : voilà la jolie force de l’humour palestinien.

45mn to Ramallah, projeté en ouverture du festival, permet surtout de prendre la mesure des bouleversements géographiques impliqués par les conflits. Le trajet qui semble impossible aux deux frères ne devrait durer que 45 minutes. De la même façon, dans Death March, film philippin d’Adolfo Alix Jr, les soldats philippins faits prisonniers des Japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale n’ont qu’une cinquantaine de kilomètres à parcourir à pied… mais peu d’entre eux survivent aux conditions atroces dans lesquelles se fait le voyage. Pour évoquer l’un des événements les plus cruels de l’histoire des Philippines, Adolfo Alix vise la stylisation : à l’instar d’Independencia, film de Raya Martin censé se déroulé à l’époque de la colonisation, le film est entièrement tourné en noir et blanc, et en studio – dans des décors en carton qui ne prétendent à aucun moment être autre chose que des dessins, comme dans le cinéma primitif de Méliès ou de Dreyer, cités par le réalisateur qui apparut sur l’écran de cinéma après la séance, en Skype. L’enfermement des soldats, leur enfer, c’est ainsi l’enfermement du studio ; la marche n’a pas vraiment lieu, et les héros, qui deviennent fous l’un après l’autre, s’enferment à leur tour dans une démence relayée par la fixité des arbres et des perspectives autour d’eux. L’idée est bien trouvée, bien exploitée, mais on n’est pas certain que tourné avec de vrais moyens, en décors naturels, le film soit parvenu à être beaucoup plus qu’une simple hagiographie de héros de guerre.

Quelques jours après le festival, il apparaît que les films vus en compétition ont peut-être souffert de l’impression très forte fait par les plus grands films. Camp 14, certes, et puis, oh, un détail. En séance spéciale, War on Screen proposait, sur écran géant, et sur une sublime copie restaurée, Voyage au bout de l’Enfer de Michael Cimino.

Forcément…

Palmarès de la première édition du festival War on Screen :

Grand Prix du Jury : Rose, de Wojciech Smarzowski

Mention spéciale du jury : Camp 14, de Marc Wiese

Prix de la mise en scène : Omar, d’Hany Abu-Assad (sortie le 16 octobre)

Prix du public : Camp 14, de Marc Wiese

 

Le festival War on Screen se tenait à de Châlons-en-Champagne, du 2 au 6 octobre 2013.

Camille Brunel
Camille Brunel

Journaliste en attente du prochain texte. Auteur jusqu'à présent d'une centaine d'entre eux pour Independencia, Débordements et Usbek&Rica, et de trois bouquins: Vie imaginaire de Lautréamont, La Guérilla des Animaux et Le Cinéma des Animaux. Attend la suite.

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