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Nantes. Une cité de 600 000 habitants, terre natale d’Anne de Bretagne, de Jules Verne et de Jérémy Toulalan. Une métropole située à 500 kilomètres de Saint-Étienne, à 345 de Paris, à 280 de Bordeaux et à 0 de Nantes. Mais avant tout, une ville qui accueille pas moins de 3 festivals de cinéma en novembre.
Du 7 au 12 novembre : les Utopiales
Celui qui dénigre le festival des Utopiales au regard de sa section Cinéma se doit de garder en tête qu’il s’agit d’une imposante manifestation multimédia consacrée à la Science-Fiction, s’intéressant tout autant à la littérature, à la BD, aux jeux vidéos et proposant chaque année de nombreuses tables rondes. Cette année, l’une d’elles a pour intitulé : « The Big Bang Theory : l’humour sert-il la science ? ». Déjà l’un des points d’orgue de l’édition 2012.
En marge de ces préoccupations, les films attirent toujours les foules mais font souvent office de maillon faible à la Cité des Congrés. Les douloureux souvenirs d’ex-futurs Direct-to-Video ou autres films à jamais inédits comme Promotheus (Sandy Collora, 2010), Glenn the flying robot (Marc Goldstein, 2010), Manga (Peter Khazizov, 2006) invitent à la méfiance. Les copies souvent désastreuses n’arrangent rien, et les speechs de présentation peu objectifs du sélectionneur Frédéric Temps non plus. La Compétition internationale 2012 a pourtant déjà un minimum d’allure par la seule présence d’Antiviral de Brandon Cronenberg. Et même si tout le reste était à jeter, seraient encore à sauver une poignée de séquences d’Iron Sky de Timo Vuorensola, curieuse histoire de nazis lunaires présentée à Berlin en février dernier.
La programmation complète est disponible ici : http://www.utopiales.org/ciné
Du 7 au 13 novembre : Univerciné – Cinéma allemand
En collaboration avec la salle de cinéma indépendante « Le Katorza », l’association Univerciné propose trois festivals de films européens chaque année. Le premier du cycle est celui consacré à l’Allemagne, puis suivent les pendants britannique en décembre et italien en janvier. A la fin de chaque saison, un film remporte le Prix Interfestivals ; en 2011, ce fut Sette opere di misericordia de Gianluca et Massimiliano De Serio.
Le coup d’envoi du trio 2012 est donné le 7 novembre avec la semaine allemande. En compétition, Oh boy de Jan Ole Gerster, qui a déjà séduit les publics de Karlovy Vary et Munich, et le documentaire This ain’t California sur le milieu du skate font parti des temps forts annoncés. A noter aussi la projection en avant-première d’Un week-end en famille de Hans-Christian Schmid, le réalisateur de Requiem (2006), long-métrage toutefois plus sage et conventionnel que son illustre ainé. Le grand absent du programme reste Les disparus, découvert à Berlin en février dans la section Perspektive Deutsches Kino puis repris en octobre au cinéma parisien l’Arlequin lors du Festival du Cinéma Allemand. Ce remarquable premier film signé Jan Speckenbach, récit à la lisière du drame social et du film fantastique, aurait certainement eu sa place dans cette sélection. Dommage.
La programmation complète est disponible ici : http://allemand.univercine-nantes.org/programmation/films
Du 20 au 27 novembre : le Festival des 3 Continents
Des trois événements du mois, c’est sans conteste le plus conséquent. Le festival, qui en est à sa 34ème édition, propose une Compétition internationale, plusieurs rétrospectives et nombre de rencontres.
Cette année, peut-être plus que jamais, l’affiche est alléchante. La Compétition ne sera pas dévoilée avant la deuxième semaine de novembre mais les festivaliers peuvent compter sur Charlotte Garson, collaboratrice aux Cahiers du Cinéma et programmatrice de cette section, pour leur proposer quelques réussites. L’an passé, Saudade et People Mountain People Sea, respectivement Montgolfières d’or et d’argent des 3 Continents, ont durablement marqué les esprits. Nul doute que quelques bijoux venues d’Amérique latine, d’Afrique ou d’Asie, potentiellement déjà vus à Locarno ou Venise, sauront valoriser cette édition.
Les rétrospectives et sélections parallèles suffisent déjà amplement à parler d’un grand cru 2012. Johnnie To et sa société de production Milkyway seront à l’honneur : l’occasion de voir ou revoir certains classiques du polar hongkongais tels que The longest nite (Johnnie To et Patrick Yau, 1998), PTU (To, 2003) ou l’indépassable The Mission (1999), mais aussi d’autres objets plus inclassables comme Running on Karma (To, 2003), Life without principle (To, 2011) ou Motorway, décrit comme une sorte de Fast & Furious venu d’Asie mis en scène par Soi Cheang, le réalisateur d’Accident (2009) ; qui malheureusement, lui, n’est pas au programme.
Le directeur artistique Jérôme Baron a aussi concocté une sélection d’une vingtaine de films sur le thème de « la ville au cinéma » et, cadeau le plus précieux de cette nouvelle mouture, le festival propose une rétrospective intégrale des films de Shinji Somai. Cinéaste japonais méconnu, disparu en 2001, contemporain, ami et frère spirituel de Kiyoshi Kurosawa (Kaïro, Tokyo Sonata), Somai a composé en une vingtaine d’années une œuvre somptueuse, dans laquelle il aura constamment témoigné de son affection pour l’enfance et pour les plan-séquences.
Ci-dessous, un parfait exemple des obsessions susnommées de Shinji Somai : le formidable plan d’ouverture de Lost chapter of snow : Passion (1985).