Newsletter Subscribe
Enter your email address below and subscribe to our newsletter
Janne, noctambule invétéré, s’apprête à ouvrir la boite de nuit de ses rêves quand il tue accidentellement un autre homme. Pour son premier long métrage, Axel Petersén suit le parcours d’un sexagénaire qui, en dépit des apparences, ne parvient pas à surmonter sa culpabilité.
Avalon plonge le spectateur dans un calme qui va progressivement s’avérer angoissant. Du bourdonnement sourd aux petites notes aiguës, la musique reflète l’état d’esprit du héros. C’est le cas quand Janne, seul dans sa boite de nuit, danse au rythme de la musique comme pour vaincre ses démons. Sa solitude devient palpable ce qui permet au spectateur de le comprendre et de s’identifier à lui. Cette proximité avec le protagoniste est renforcée par la captation (des caméras accessibles au grand-public) qui accentue le réalisme des situations.
Les différents endroits traversés par le héros accentuent la tonalité sombre du film. La forêt suédoise ou les terrains de golf autour de Bastad, la ville où se situe l’histoire, apparaissent comme des lieux a priori paradisiaques. En ces lieux pourtant, judicieusement choisis par le cinéaste, il est possible de ressentir le mystère par lequel un rien peut amener à la démence. C’est notamment le cas quand Janne tourne en rond au cœur de la forêt. Dans cette scène, la lumière naturelle rend sombre tout ce qu’il y’a autour de lui. Elle ôte toute vie au paysage et met paradoxalement en évidence le mouvement des feuilles. L’endroit vacille entre blanc et noir, paradis et enfer, s’apparentant ainsi à l’Avalon de la légende Arthurienne. Cette symbolique des lieux se retrouve dans le carrefour que le héros traverse « tête baissée » au volant de sa voiture alors qu’une butée empêche toute visibilité. Janne est donc un homme déterminé. Malgré la tragédie et l’inconnu, il continue sur sa lancée, sans changer de direction ni jamais faire marche-arrière. L’ultime séquence est elle aussi lourde de sens avec sa traversée de la rivière vers l’océan. Au loin, nous pouvons apercevoir un pont, métaphore possible du passage de la vie à la mort.
Avalon inscrit ainsi les frontières de l’existence dans ce décor paradisiaque.
Florent Augizeau
AVALON (Suède, 2011), un film d’Axel Petersén, avec Johannes Brost, Peter Carlberg, Léonore Ekstrand. Durée : 79 min. Sortie en France indéterminée.