La double vie de BRUEGEL, film atypique

Intitulé Bruegel, le moulin et la croix ou Bruegel Suite, le projet artistique protéiforme de Lech Majewski sur le peintre flamand est sorti dans les salles françaises le 28 décembre 2011.

Visible en festivals sous une première forme et au coeur d’une chapelle sous une seconde, l’oeuvre de Lech Majewski sort au cinéma en cette fin d’année. Elle porte deux noms : Bruegel, le moulin et la croix ou Bruegel Suite. La première dénomination renvoie au long-métrage de cinéma que chacun pourra découvrir en fin d’année, la seconde à une installation présentée à la Biennale de Venise depuis le début de l’été et jusqu’à fin novembre.

Projeté successivement aux festivals de Sundance, Rotterdam, Göteborg et récemment à L’Etrange festival où un hommage était rendu à son acteur principal Rutger Hauer, Bruegel, le moulin et la croix est un film de 90 minutes portant sur le processus créatif de Bruegel l’Ancien. Le récit s’articule autour de douze personnages du tableau Le portement de la croix que le peintre acheva en 1564, sur leurs parcours entrelacés et la façon dont ils influèrent sur le travail de Bruegel.

La bande-annonce en VO de la version cinéma du projet de Lech Majewski :

Chanceux sont ceux qui purent et peuvent encore apprécier, à Venise, la seconde vie du projet de Lech Majewski. A la Biennale, Bruegel Suite se fait variante éclatée de la création cinématographique intiale. Visible à la chapelle San Lio, sur sept écrans séparés, l’oeuvre puise certainement une force nouvelle de par sa projection dans un lieu de culte, vouée à renforcer son propos sur l’immuabilité de tortures perpétrées en tous temps au nom des religions.

C’est logiquement dans son format cinéma que le projet sera diffusé dans les salles obscures fin décembre. Reste à vérifier si le pouvoir de fascination sera aussi fort que celui éprouvé il y a près de dix ans face à L’anglaise et le duc d’Eric Rohmer. Les deux films, en dépit d’une technologie différente, reposent sur une construction comparable : l’incrustation de personnages mouvants au sein d’un ensemble de tableaux, offrant au spectateur l’illusion de les voir s’animer sous ses yeux.

Pour mémoire, la bande-annonce de L’anglaise et le duc :

 

Le film était en compétition au Festival de Cinéma Européen des Arcs du 10 au 17 décembre 2011.