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Ils ont été sélectionnés en festivals, puis sortent aujourd’hui directement en DVD… sans passer par la case ciné.
Depuis quelques années se confirme une tendance : des films qui, jadis, auraient tout à fait eu leur place dans les salles obscures, ayant même connu quelques passages en festivals, sont désormais distribués directement en DVD. Considérant qu’ils pourraient aussi bien rester inédits à jamais mais que cela ne peut que réduire l’importance de la sortie au cinéma, difficule de dire s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise direction pour l’industrie du cinéma en France. Chacun pourra trancher, et regretter ou non d’avoir dû découvrir en DVD ou BluRay de belles réussites telles que The House of the devil, Pontypool, Adieux à Cemetery Junction, The Informers, Il était une fois dans le Queens, etc.
Ce mois de novembre possède encore son petit lot de films de festivals distribués directement dans les bacs. Le plus surprenant reste de voir La conspiration sauter ainsi l’étape cinéma. Réalisé par Robert Redford, interprété par James McAvoy (ressuscité grâce à X-Men : le commencement), Robin Wright, Justin Long et Evan Rachel Wood, passé par le TIFF fin 2010 et Deauville US en septembre, un destin plus imposant lui semblait destiné. Le film évoque le procès des complices présumés de John Wilkes Booth, assassin d’Abraham Lincoln, et sort chez CTV le 24 novembre.
Pour se faire une première idée, voici la bande-annonce en VOST de La conspiration :
Une autre sortie d’envergure, dans un registre plus habitué aux « DTV » toutefois, celui de la japanimation : Redline, géante course de bolides intergalactiques mise en œuvre par Takeshi Koike, et nouveau bébé des studios MadHouse (Animatrix, Summer Wars). Le film est sorti fin octobre chez Kaze, après avoir été vu à L’étrange festival en septembre, bien plus tôt aux Utopiales de Nantes dès novembre 2010, et encore bien avant à Annecy… en juin 2010. L’attente fut longue, pour ceux qui le découvrirent dans l’antre du cinéma animé, avant de pouvoir le tenir enfin entre leurs mains. Il conviendra, néanmoins, de leur souhaiter bien du courage pour supporter de nouveau l’hystérie sans bornes de la première heure du film, avant de profiter enfin de la longue course finale. Une débauche d’adrénaline à faire baver de jalousie les Wachowski de Speed Racer.
Pour un petit aperçu de la folle embardée qu’est Redline, c’est ici :
Parmi les autres sorties du moment, The Final de Joey Stewart, notamment visible à Sitges et à l’After Dark Horrorfest de Toronto, suit la vendetta sanglante de trois lycéens mal dans leur peau. Le « slasher geek » débarque chez Elephant Films en ce début de mois. Moins gore, beaucoup moins gore, le gentil robot-pianiste Glenn 3948 du belge Marc Goldstein est disponible via Seven 7 le 24 du mois. Un objet curieux, fauché et trop mielleux, dans lequel tout étonne : l’amitié de ce bout de métal et de Billy Boyd (Pippin dans Le seigneur des anneaux), l’apparition de Gérard Depardieu en présentateur TV doublé par lui-même et, plus encore, l’emphase absurde avec laquelle l’auteur souligne les soubresauts les plus anecdotiques de son récit.
A noter aussi l’arrivée (très) tardive dans les bacs du Guerrier pacifique de Victor Salva. Le film est signé par le créateur des deux Jeepers Creepers mais lorgne surtout du côté de son Powder (1995). Ce sont Scott Mechlowicz (Mean Creek) et Nick Nolte qui tiennent les premiers rôles de cette fable aux frontières du paranormal. Le guerrier pacfique avait reçu le Prix du meilleur film au festival de Maui il y a cinq ans de cela, alors en compétition face à L’illusionniste et Half Nelson. Depuis, Edward Norton, la star du premier, ne joue plus beaucoup alors que Ryan Gosling, vedette du second, enchaine les succès.
Les deux acteurs se retrouvent chacun à l’affiche d’un « DTV » ce mois-ci : Norton dans Escrocs en herbe, comédie de Tim Blake Nelson visible à Toronto et Seattle avant de sortir chez Seven 7, et Gosling dans Love & Secrets, notamment passé par le Festival international de Rio cette année. Le comédien y est dirigé par Andrew Jarecki, dont c’est le premier long-métrage de fiction après le documentaire Capturing the Friedmans (2003), film bouleversant sur le destin d’une famille dont le père et le fils furent accusés de pédophilie. Love & Secrets, initialement intitulé All good things avant que Wild Side Vidéo ne s’en mêle, évoque l’affaire Robert Durst, suspecté du meurtre de sa femme, disparue en 1982 après neuf années de mariage. Gosling joue le mari aux deux visages alors que deux actrices en vogue lui donnent la réplique : Kirsten Dunst (Melancholia) et Kristen Wiig (Mes meilleures amies). Le toujours parfait Philip Baker Hall complète la distribution de ce film qui, à défaut de surprendre, accomplit sa mission première : faire froid dans le dos et trotter dans la tête quelques heures encore après le générique de fin.
Pour commencer à s’imprégner de l’ambiance lugubre de Love & Secrets, et tout autant pour se rappeler que Ryan Gosling n’est pas toujours sexy, découvrez la BA du film en VF :