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Le festival romain n’a plus de compétition, mais toujours un Prix majeur à décerner, celui de son public. Il a choisi Angry Indian Goddesses, manifeste féministe dense et remuant.
Comme l’a fait remarquer Variety, ce que le festival de Rome a gagné en accrédités professionnels pour son nouveau Marché du film, il l’a logiquement perdu en billets vendus pour les séances publiques. C’est un choix stratégique, qui n’empêche pas pour autant la «fête de Rome» de donner un rôle prépondérant à ses festivaliers, celui de choisir le film vainqueur de la manifestation. Le public romain a plébiscité Angry Indian Goddesses de Pan Nalin, film qui avait été le second choix des spectateurs de Toronto quelques semaines plus tôt (derrière Room de Lenny Abrahamson).
Auto-proclamé «premier buddy movie indien 100% féminin» par ses producteurs, ce qu’il est, Angry Indian Goddesses s’avère plus encore un pamphlet féministe dense, qui se charge au fur et à mesure que le récit se dévoile. Le premier tiers s’intéresse à l’émancipation de la femme indienne, professionnellement et notamment au sein de Bollywood où la majorité des rôles féminins se résument à ceux de «damsels in distress». Puis le film, encore léger à cet instant, évoque la question de l’homosexualité avant d’agréger toujours plus de motifs de colère et de corser le ton. Au bout du compte, Angry Indian Goddesses finit par s’intéresser et condamner la mansuétude policière à l’égard des violeurs et leur propension au slut shaming. De quoi en ressortir sonné. Et se demander si les rares saynètes initiales aux relents de pubs pour du Coca Light n’étaient pas déjà ironiques.
Le festival de Rome s’est déroulé du 16 au 25 octobre 2015