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En Tunisie, sous la dictature de Ben Ali, un groupe de musiciens joue des chansons célébrant la liberté et il ne s’arrêtera devant rien : A peine j’ouvre les yeux met en scène le désir d’indépendance de la jeunesse mais aussi le besoin qu’ont les parents de protéger leurs enfants.
Farah a 18 ans et elle vient d’avoir son bac avec mention très bien. Ses parents veulent qu’elle parte faire des études de médecine en France à l’abri du régime autoritaire. Mais elle rêve de changer le pays grâce à la chanson. La mère de Farah, Hayet, s’y oppose fermement et de là naît un violent conflit entre elles…
Leyla Bouzid célèbre la puissance de cette musique que les autorités peuvent condamner, mais dont personne ne peut ensuite empêcher la diffusion. Le groupe créé pour le film joue des morceaux vibrants de soif de liberté et de renouveau. Ils donnent des ailes, comme le dit Hayet à sa fille. Ils nourrissent l’esprit de révolte et d’opposition du peuple tunisien qui refuse de se conformer aux règles établies et lui ouvre les yeux sur l’état du pays, sa corruption et les injustices qui y règnent. Le groupe est considéré comme une menace par les autorités mais ses membres ne se laissent pas intimider, surtout pas Farah qui ne craint aucun jugement.
Baya Medhaffer joue une adolescente, touchante par son idéalisme et son caractère rebelle, qui grandira brutalement. La chanteuse Ghalia Benali interprète sa mère, déchirée entre le besoin de protéger sa fille et l’envie de la laisser vivre de sa passion, tout en sachant qu’elle ne pourra jamais totalement lui épargner la violence de la rue.
A peine j’ouvre les yeux est également un film d’actualité, sur l’état d’esprit des jeunes d’aujourd’hui : la faim de liberté et d’indépendance, la nécessité de braver les interdits fixés par la société tout en affirmant son identité. Mais c’est aussi un film sur la peur des parents de voir leurs enfants grandir et entrer dans un monde hostile sur lequel ils n’ont pas de prise. Il y est ainsi question des ressemblances entres générations : les jeunes ne pensent pas que leurs parents ont eux aussi été jeunes et qu’ils ont eux aussi vécu ce qu’eux-mêmes veulent vivre à leur tour.
Valentina Kelton
A PEINE J’OUVRE LES YEUX (Tunisie, Belgique, 2015), un film de Leyla Bouzid, avec Baya Medhaffer, Ghalia Benali, Montassar Ayari, Aymen Omrani. Durée : 102 minutes. Sortie en France le 23 décembre 2015.