BERLIN 2013 en 13 chiffres (plus les complémentaires)

Détailler la 63ème Berlinale en 63 points, c’est un travail de journaliste. Survoler Berlin 2013 en 13 nombres clés, c’est un travail de feignant. Nous avons choisi notre camp, mais nous sommes sûrs que vous préférez passer 63 secondes à lire ce texte que 63 minutes. Et pour vous donner envie, quelques nombres : 7, 71, 350. Oui, ça fait rêver.

1 : c’est le nombre de cinéaste en compétition cette année, déjà double lauréat d’une Palme d’Or, d’un Lion d’Or ou d’un Ours d’Or. Il s’agit en l’occurrence d’un double palmé : Bille August, récompensé à Cannes en 1988 et 1992 pour Pelle le conquérant et Les meilleures intentions, en lice à Berlin 2013 avec Night Train To Lisbon.

2 : c’est la seconde fois qu’un cinéaste voit l’un de ses films sélectionné consécutivement par chacun des trois grands festivals européens. Après Paradis : Amour en compétition à Cannes 2012 et Paradis : Foi, Prix du Jury à Venise 2012, voici Paradis : Espoir, dernier volet de la trilogie d’Ulrich Seidl, qui nous en promet de belles en suivant une adolescente obèse inscrite dans un centre d’amincissement, et amoureuse de son prof de remise en forme. Avant lui, Krzysztof Kieslowski avait fait le grand chelem avec Trois couleurs, Bleu à Venise en 1993 (un carton au niveau des prix, avec en plus le Lion d’Or), puis Blanc (Ours d’Argent) et Rouge (rien) à Berlin et Cannes 1994.

BEFORE MIDNIGHT de Richard Linklater

2 : c’est également le nombre de cinéastes qui achèvent à Berlin une trilogie. En plus d’Ulrich Seidl avec Paradis, Richard Linklater, Julie Delpy et Ethan Hawke présentent hors-compétition Before Midnight, dernier volet de leurs pérégrinations amoureuses, entamées avec Before Sunrise en 1995, et prolongées par Before Sunset en 2004.

3 : c’est le nombre de films avec James Franco (Lovelace d’Epstein et Friedman, Maladies de Carter et Interior. Leather Bar. dont il est également coréalisateur). Malgré cette actualité, l’acteur polyvalent ne devrait pas faire le voyage à Berlin pour cause de tournage à Los Angeles.

3 : c’est aussi le nombre de films en compétition réalisés par une femme. Trois de plus qu’à Cannes 2012 : W imie… de Malgoska Szumowska, Layla Fourie de Pia Marais et Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot.

5 : c’est le nombre de jours où la température à Berlin sera à zéro ou en-dessous, selon les prévisions de la météo. Soit la moitié de la durée du festival.

7 : c’est le nombre de films en compétition produits ou coproduits par des investisseurs français (les plus représentés). Trois d’entre eux sont l’œuvre d’un réalisateur ou d’une réalisatrice français(e) : Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot, et La religieuse de Guillaume Nicloux. Avec respectivement Juliette Binoche, Catherine Deneuve et Isabelle Huppert. Ne manque qu’Isabelle Adjani pour avoir un carré de Dames.

10 : c’est le nombre de sélections que compte cette 63ème Berlinale (sans compter les sous-programmes), dont une consacrée au « cinéma culinaire ». On y trouve des titres aussi pittoresques que Couscous Island (sur le couscous), GMO OMG (sur les OGM), L’amour des moules (sur la moule) et Make Hummus Not War (sur l’houmous).

15 : c’est le nombre de minutes dont a été amputée la version internationale de The Grandmaster de Wong Kar-wai, par rapport au montage destiné au marché chinois. Sauf si tous les festivaliers s’avèrent être des chinois, ils verront un montage de 115 minutes lors de la soirée d’ouverture.

30 : c’est le nombre de minutes que dure chacun des quatre plans-séquences fixes qui composent Stemple Pass de James Benning, présenté au Forum. Un plan par saison, sur une cabane au coeur de la nature. Et non, il n’y aura pas de robots géants, ni d’explosions.

71 : c’est le nombre de personnalités qui participent au Berlinale Talent Campus, le programme de masterclass et de débats publics par et avec des cinéastes, des techniciens, des producteurs, etc. Parmi elles : Paul Verhoeven, David Gordon Green, Anita Ekberg, Jane Campion, Ken Loach, Lucrecia Martel, Ulrich Seidl, Danis Tanovic, John Cameron Mitchell, Walter Murch ou Matthew Libatique.

350 : c’est en minutes la durée de la plus longue séance cette année, celle de Top of The Lake, minisérie en six épisodes réalisée par Jane Campion et Garth Davis. Il y est question de la disparition d’une fille de douze ans, enceinte de cinq mois, dans une zone inhospitalière de la Nouvelle Zélande. Plus long que Pénitence (Shokuzai) de Kiyoshi Kurosawa, présenté à Venise et aux Trois Continents 2012, Mildred Pierce par Todd Haynes (Venise 2011) ou Carlos (Assayas, Cannes 2010). C’est dire si c’est long.

TOP OF THE LAKE de Jane Campion et Garth Davis

400 : c’est environ le nombre de films sélectionnés et présentés dans le cadre de la Berlinale, longs et courts mélangés (ces derniers constituent le quart des œuvres). C’est peut-être faux, mais personne n’ira jamais vérifier, le catalogue étant plus épais que l’annuaire de Paris.

950 : c’est environ le nombre de projections organisées du jeudi 7 au dimanche 17 février, soit pas loin d’une centaine par jour.

300 000 : c’est le nombre de tickets que la Berlinale espère vendre cette année à ses spectateurs, contre 299 362 l’année dernière. Cela en fait le premier festival de cinéma public au monde.

 

La 63ème Berlinale se déroule du 7 au 17 février 2013.

Christophe Beney
Christophe Beney

Journapigiste et doctenseignant en ciné, passé par "Les Cinéma du Cahiers", "Palmarus", "Versès" et d'autres. Aurait aimé écrire : "Clear Eyes, Full Hearts, Can't Lose".

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