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En décembre dernier, la fin du monde n’a pas eu lieu. La prolifération de programmations autour du non-événement aurait toutefois pu donner des envies d’Apocalypse. Puis six semaines plus tard arrive ce festival dionysien, «Fins de monde», si tard qu’on ne saurait imaginer qu’il ait voulu surfer sur l’actualité. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir d’autres atouts : 70 films d’envergure et des invités de marque, dont Abel Ferrara et Carlos Reygadas.
Du 6 au 12 février prochain se tiendront les 13ème journées cinématographiques dionysiennes. Pour information, «dionysien» est le gentilé de «St-Denis». Et pour information, le «gentilé», c’est le nom que l’on donne aux habitants d’une ville, d’un pays, etc. Ces journées se nomment et ont pour thème cette année : les «Fins de monde». Mais il faut aussi savoir que le festival possède une autre appellation : « Est-ce ainsi…». Soit l’abréviation de «Est-ce ainsi que les hommes vivent ?». Qui est une chanson de Léo Ferré, mais plus seulement, semble-t-il.
La manifestation n’a pas commencé que le festivalier est déjà complètement perdu.
Heureusement, sur place, tout sera plus simple et plus rassurant. Les cinéphiles qui habitent la région parisienne peuvent déjà se réjouir : pas besoin de gravir une montagne comme à Gérardmer ou de braver le froid qui s’engouffre dans les grandes artères aux abords de la Postdamer Platz berlinoise, voici un festival hivernal à deux pas du métro. En revanche, pas de film gore ni d’avant-première mondiale à St-Denis. On ne peut pas tout avoir. Mais des temps forts, le festival en tient quelques uns. Notamment, une carte blanche à Carlos Reygadas, le cinéaste mexicain qu’on adore détester (ou plutôt l’inverse), qui offrira tout particulièrement une projection unique en France sur grand écran de Trash Humpers (Harmony Korine, 2009), odyssée morbide de vieillards libidineux et simulacre abouti comme peu d’autres d’un enregistrement vidéo amateur. Les quatre long-métrages de Reygadas et son court réalisé pour le film collectif Revolución seront aussi proposés, tous en sa présence. Le nouveau montage de son dernier film Post Tenebras Lux (2012), récompensé par le Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, sera sans doute l’une des séances les plus marquantes de la semaine.
Dans la foulée de cette projection, le samedi 7 février, les programmateurs ont concocté une irrésistible «Nuit de l’Apocalypse» : s’enchaineront entre 22h45 et l’aube Survival of the dead (George A. Romero, 2009), Southland Tales (Richard Kelly, 2006), Big Man Japan (Hitoshi Matsumoto, 2007) et Cloverfield (Matt Reeves, 2008).
Pêle-mêle, au cours des ces 13èmes journées dionysiennes, vous aurez aussi l’occasion : de croiser Abel Ferrara, croiser sa compagne Shanyn Leigh, de voir 4h44 (2011) ou revoir Body Snatchers (1993) et de profiter des joies du grand écran pour apprécier des œuvres aussi puissantes et hypnotisantes que Le sacrifice d’Andreï Tarkovski (1986), La porte du paradis de Michael Cimino (1980) ou Rêves d’Akira Kurosawa (1990). Des films de Takahata, Hosoda, Suwa, Bellocchio, Béla Tarr, Dumont, Visconti, Fleischer, Cronenberg, Abel Gance et Sono Sion (avant-première de The Land of Hope) complètent une programmation enthousiasmante.
A moins d’être à Berlin pour découvrir le nouveau Wong Kar-wai ou l’un des 76 films avec James Franco, vous n’avez aucune excuse pour ne par profiter pleinement de ces «Fins du monde» en bon dionysien épicurien.
Le festival se déroule du 6 au 12 février 2013, au cinéma L’écran de St-Denis. Pour plus d’information : lecranstdenis.org/est-ce-ainsi/fins-de-monde