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Alors que son premier film, La bataille de Solférino, empruntait des chemins de traverse dans une tornade de corps et de cris, le second long-métrage de Justine Triet s’affirme à rebrousse-poil. Au sens propre comme au figuré.
Un rythme lent, une caméra posée et une temporalité qui s’étire sur plusieurs mois… L’hystérie caractéristique de La bataille de Solférino a fait place à l’introspection sur canapé. Le sujet de fond reste pourtant identique : comment être une femme de pouvoir sans passer pour une misogyne ?
Construit comme un négatif du premier film de Justine Triet, Victoria (In bed with Victoria dans sa version internationale) dresse le portrait d’une avocate en fin de trentaine, deux enfants, un baby-sitter et un mari qui s’accroche à son image comme une sangsue. De nombreuses similitudes sur le papier (jusqu’aux prénoms de certains personnages), pour deux films aux émotions très différentes. Victoria entre plus dans l’intimité de son personnage, et prend le temps de glisser avec elle jusqu’au fond sans fin… Laissant ainsi plus de place aux spectateurs.
Virginie Efira incarne cette femme née pour la « victoire », et qui se débat chaque jours entre clients, amis et amants. Alors, pour la soutenir dans cette vie effrénée, elle consulte : des psys aussi perdus qu’elle, une cartomancienne très clairvoyante, un acupuncteur fou… Elle oublie ainsi de répondre à cette question qui pourtant infuse sa vie entière : comment réconcilier sexe et désir ? Plaisir et jouissance ? Justine Triet a su trouver la comédienne idéale et pas forcement attendue, offrant à Virginie Efira son meilleur rôle. Le réveil érotique de Victoria se diffuse avec délice. Un film d’ouverture parfaitement cohérent avec l’affiche de la Semaine de la Critique, qui fait la part belle aux femmes et à leurs pluralités.
VICTORIA (France, 2016), un film de Justine Triet, avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud. Durée : 1h30. Sortie en France non déterminée.