Un musicien nationalement connu se retranche chez son père dans une petite ville de l’Yonne, Tonnerre, sans se douter qu’il va y vivre une histoire d’amour. Pour son premier long métrage, le réalisateur d’Un monde sans femmes met en scène le rapprochement entre ceux qui ne se connaissent pas, mais surtout entre ceux qui se connaissent déjà : un père et son fils.

 

Une rock star parisienne, Maxime (Vincent Macaigne), vient s’installer chez son père dans la petite ville de Tonnerre afin de mieux travailler ses morceaux. Un jour, une jeune journaliste, Mélodie (Solène Rigot), vient l’interviewer. Cette rencontre ne le laisse pas indifférent. Il la retrouve, et commence tout doucement une histoire d’amour qui à première vue semble idyllique, mais qui, malheureusement, ne dure pas.

Tonnerre raconte donc une relation entre un homme et une jeune fille d’âges différents, mais aussi une relation père/fils certes à l’arrière plan des sentiments amoureux, mais tout aussi forte et importante.

Maxime loge dans la maison de son père (Bernard Menez), seul point d’attache à Tonnerre. Mais cette situation ne l’arrange pas. L’arrivée de Mélodie lui ouvre une porte de sortie et améliore du même coup sa façon de se comporter avec son père. Un soir, ce dernier revient à son tour à la maison avec une potentielle histoire d’amour. Maxime et son père suivent à première vue le même parcours, et un plaisir partagé les unit tous deux. Puis Mélodie part. La tension gagne Maxime. Il se défoule alors sur son père, la seule personne avec qui il peut parler. Les vieilles histoires de famille reviennent : la mort de la mère, l’abandon de cette dernière par son père… Les relations du père et du fils ont des hauts et des bas tout au long du film, mais à aucun moment ce père envahissant ne laisse tomber son fils. Maxime reste un enfant pour qui les parents sont un poids.

Bonne humeur, énervements, amour au sein de cette famille diminuée : c’est ça qui nous émeut. Bernard Menez est touchant dans le rôle de ce vieux monsieur vivant seul chez lui, et dont le quotidien est éclairé par l’arrivée de son fils. Il reste juste et de bon conseil envers son enfant en période de troubles. Autant l’amour avec Mélanie se détériore, autant l’amour entre Maxime est son père se renforce, ce qui montre qu’envers et contre tout, un père reste un modèle, une pierre sur laquelle l’enfant peut s’appuyer et que même si parfois le ton peut monter, c’est toujours la volonté de prendre soin de l’autre qui est dominante.

On sent aussi que le parcours de Maxime est proche de celui de son père. On apprend que ce dernier a eu lui aussi une aventure avec une fille bien plus jeune, qu’il avait enlevée et emmenée dans une maison isolée pour vivre en paix son histoire avec elle. Histoire que Maxime reproduira à quelques détails près.

Tonnerre raconte donc l’amour entre deux amants, mais aussi l’amour entre un père et son fils. Même lorsqu’on a grandi, même si l’on a de la rancune nourrie par des histoires passées, même si l’on vit une histoire d’amour compliquée, on aura toujours un point de repère.

 

Antoine Visconti

 

TONNERRE (France, 2013), un film de Guillaume Brac, avec Vincent Macaigne, Solène Rigot, Bernard Menez. Durée : 106 min. Sortie prévue en France en janvier 2014.

 

Les Accrédités 2013
Les Accrédités 2013

Lara Baranowski, Justine Vinel, Helena Pokorny, Jérémie Robert et Antoine Visconti sont élèves de Première et de Terminale à Bordeaux. Du 5 au 10 octobre 2013, ils sont "les accrédités", nos apprentis critiques, et constituent la rédaction d'Accréds pendant le 2e Festival International du Film Indépendant de Bordeaux.

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