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Dernières nouvelles de James Gray depuis Marrakech. Sauf catastrophe et/ou accueil désastreux de la part de Thierry Frémaux, son nouveau film sera à Cannes.
Attendu pour les derniers festivals de Cannes, Venise puis Toronto, le nouveau film de James Gray a finalement été achevé la semaine dernière. Gray espère bien le voir sélectionné à Cannes, comme il l’a déclaré au Festival international du film de Marrakech, auquel il participe en ce moment comme membre du jury. Lors de la première édition du Festival du Film Indépendant de Bordeaux, Jordan Mintzer nous expliquait que les frères Weinstein ne voulaient pas de concurrence entre leurs deux machines de guerre du moment : The Master de Paul Thomas Anderson et le James Gray donc. Soient deux œuvres de prestige avec le même acteur principal : Joaquin Phoenix. Traduction : si l’un est à Venise, l’autre ira à Cannes.
Successivement intitulé Lowlife, The Untitled James Gray Project et Nightingale, le cinquième film de Gray devrait retrouver son titre de départ. N’en déplaise à Luc Sante qui aurait menacé le cinéaste de poursuivre après un échange par mail. Sante est en effet l’auteur d’un ouvrage aux accents dostoïevskiens sur la vie des bas-fonds new-yorkais durant la deuxième moitié du 19e siècle. Gray s’est défendu en expliquant qu’il ne s’agissait pas d’une adaptation et que le terme « Lowlife » (« Vie basse ») n’était pas une marque déposée.
Comme dans Little Odessa, ressorti en salles le 14 novembre, comme chez le Cimino de Voyage au bout de l’enfer et de La Porte du Paradis, les personnages centraux sont des immigrés d’Europe de l’Est (ici, Marion Cotillard en héroïne de mélodrame griffithien, séparée de sa sœur à son arrivée à Ellis Island puis aux prises avec un maquereau interprété par Phoenix – Cotillard parlera davantage polonais qu’anglais). Sauf que Gray puise plus que jamais dans l’histoire de ses grands-parents paternels, des juifs russes ayant fui les pogroms. Si le décor d’Ellis Island laisse à penser qu’il se place une fois de plus sous le patronage du Parrain 2 et du Nouvel Hollywood, les privilégiés qui ont vu les premières images sur le tournage (tel Mintzer) ou lors du Telluride Film Festival qui s’est déroulé en septembre, ceux-là donc parlent sinon d’une rupture du moins d’un changement de cap. Moins de polar et plus d’émotion. Ce qu’il a amorcé avec le puissant Two Lovers. Lui-même dit avoir fait son meilleur film, le moins sous influence. Vivement l’après-fin du monde.