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La sélection de la Mostra 2012 sera dévoilée le 26 juillet. Cette première édition dirigée par Alberto Barbera sera moins abondante que les précédentes : 70 films « seulement » empliront les rangs des 5 sections vénitiennes. De quoi alimenter toutefois quelques rumeurs, des mieux fondées… aux plus absurdes.
Ils seront sûrement à Venise
TO THE WONDER de Terrence Malick
Ce serait donc à Venise que Malick pourrait « faire son James Gray » : un retour très attendu, précipité, une quinzaine de mois seulement après le sacre cannois de The Tree of Life. Le parallèle avec Two Lovers s’exerce aussi du fait qu’il s’agisse d’une romance, et là encore entre un homme et une femme s’étant connus plus jeunes, dans la ville qui les a vus grandir. L’homme, c’est Ben Affleck et la femme, Rachel McAdams (Serial Noceurs, Minuit à Paris).
OUTRAGE : BEYOND de Takeshi Kitano
D’Outrage, présenté à Cannes en 2010, les défenseurs se souviennent d’une intrigue imposante, d’une conclusion cinglante et de l’impression d’un retour aux sources pour Kitano ; certains avaient vu en Outrage un décalque musclé de son premier film, Violent Cop (1989). Ceux qui furent déçus par le film se souviennent au moins d’une mémorable scène de torture chez un dentiste. Cette suite, sous-titrée «Beyond», se déroulerait quelques temps après le premier épisode. Si l’on s’en réfère à l’hécatombe des dernières séquences d’Outrage, rares doivent êtres les comédiens du premier épisode à avoir signés pour cette sequel.
THE MASTER de P.T. Anderson
Espéré à Cannes, finalement pas prêt à temps, The Master a ses chances de venir concourir sur le Lido. Ce nouveau projet de PTA (Magnolia) est pressenti tel un portrait allusif mais incisif de L. Ron Hubbard, fondateur de l’Église de scientologie. Comme pour There will be blood (2008), c’est Jonny Greenwood de Radiohead qui en a composé la musique. Un bon point. Le premier d’une longue série, c’est certain.
GEBO ET L’OMBRE de Manoel De Oliveira
Une force de la nature. De Oliveira a terminé le tournage de Gebo et l’ombre âgé de 104 ans. Son adaptation de la pièce du dramaturge portugais Raul Brandao raconte le retour espéré, avéré et finalement dévastateur d’un fils parmi les siens. Le casting, à défaut de faire la part belle au sang neuf, est terriblement séduisant : Michael Lonsdale, Jeanne Moreau et Claudia Cardinale. Déjà de sérieux concurrents aux deux Coupes Volpi.
Et aussi :
THE RELUCTANT FUNDAMENTALIST de Mira Nair (Le mariage des moussons), LA BELLE ENDORMIE de Marco Bellochio (Vincere), APRES MAI d’Olivier Assayas (Carlos), THE COMPANY YOU KEEP de Robert Redford (L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux), PARADIS – VOLUME 2 d’Ulrich Seidl (Paradis : amour), DANS LA MAISON de François Ozon (Potiche).
La bande-annonce, toute fraiche, de The Master de PTA (VO) :
Ils seront peut-être à Venise
DRUG WAR de Johnnie To
Quelques semaines après un hommage à Paris Cinéma, quelques semaines avant un autre aux Trois Continents de Nantes, Johnnie To pourrait bien offrir la primeur de sa nouvelle création à la Mostra avec Drug War. Ecrit par son collaborateur le plus fidèle, Wai Kai-fai (Fulltime Killer, Mad Detective), il devrait marquer le retour au polar le plus noir pour Johnnie To, plus terre-à-terre que Vengeance (2009) et moins social que La vie sans principe (2011). L’excellent Louis Koo (Accident) tient le premier rôle.
SPRING BREAKERS de Harmony Korine
Un projet fou, extrêmement attendu, du fait qu’il réunisse le réalisateur Harmony Korine (Julien Donkey-Boy), James Franco, Vanessa Hudgens et Selena Gomez. Les quelques images bariolées, entraperçues à Cannes, n’ont fait que renforcer l’attente. Spring Breakers pourrait bien ressembler in fine à un « mash up » fou de Point Break, Trash Humpers et Girls Gone Wild (plus exactement à Girls Gone Wild: Horny Schoolgirls – Sorority Sex Secrets, 1998…. enfin, peut-être).
PIETA de Kim Ki-Duk
Les festivaliers cannois l’avaient quitté en larmes : à l’écran dans Arirang (2011), sur scène quand il reçut le Prix Un Certain Regard ou même en conférence de presse, Kim Ki-Duk pleurait sans arrêt. La résurrection du cinéaste, après son film-confession de 2010, passe à l’étape supérieure avec ce retour à la fiction. Pieta raconte l’histoire d’un homme violent, bouleversé quand une femme qui dit être sa mère réapparait dans sa vie.
THE BLING RING de Sofia Coppola
Forcément, avec son Lion d’or obtenu en 2010 pour Somewhere (récompense décernée par Quentin Tarantino, qui s’est toujours défendu d’avoir privilégié son ex-petite amie), la porte de la Mostra apparait grande ouverte pour Sofia Coppola. Reste à savoir si The Bling Ring sera prêt à temps. Le film s’attache à une bande de copines traquant des stars sur Internet dans le but de découvrir leur lieu de résidence pour mieux les cambrioler.
DJANGO UNCHAINED de Quentin Tarantino
Concernant la présence du nouveau Tarantino à Venise justement, c’est un tir dans le noir (comme disent les américains). Les informations se contredisent sur le Net concernant l’avancement du projet. Q.T modifiait son casting et tournait encore de nouvelles scènes il y a quelques semaines. Le film n’en demeure pas moins calé au 25 décembre aux États-Unis. Tout est possible.
UNDER THE SKIN de Jonathan Glazer
Jonathan Glazer, le réalisateur génial et trop rare de Sexy Beast (2000) et Birth (2004), a réuni l’actrice Scarlett Johansson et Paul Brannigan, récemment découvert dans La part des anges de Ken Loach, pour l’adaptation d’un roman éponyme, l’histoire d’un extra-terrestre en vadrouille à travers l’Ecosse. De quoi concéder que c’est un projet très excitant dont, c’est certain, peu de festivaliers se plaindraient s’il venait à atterrir sur le Lido.
LOW LIFE de James Gray
L’un des films les plus attendus de l’année : le nouveau James Gray (La nuit nous appartient, Two lovers), dans lequel Marion Cotillard serait l’objet d’un affrontement entre deux hommes incarnés par Jeremy Renner et Joaquin Phoenix. Ainsi, celui qui aurait dû être la vedette de The Master de P.T. Anderson affronte celui qui l’est finalement devenu… Le vainqueur de ce nouveau combat pourrait bien repartir de Venise avec la Coupe Volpi.
Et aussi :
THE PLACE BEYOND THE PINES de Derek Cianfrance (Blue Valentine), SUPERSTAR de Xavier Giannoli (A l’origine), ANNA KARENINA de Joe Wright (Reviens-moi), FILL THE VOID de Rama Burshtein, PASSION de Brian De Palma (Redacted), RAINBOW de Chen Tao, LOVE IS ALL YOU NEED de Susanne Bier (After the wedding), CLOUD ATLAS des Wachowski et Tom Tykwer, GANGSTER SQUAD de Ruben Fleischer (Bienvenue à Zombieland), RHINOS SEASON de Bhaman Ghobaldi (Les chats persans), IMOGENE de Shari Springer Berman et Robert Pulcini (American Spendor), INSIDE LLEWELYN DAVIS des frères Coen (True Grit), ZERO DARK THIRTY de Kathryn Bigelow (Démineurs), « untitled project » de Greta Gerwig, THE MILITANT de Manolo Nieto (La perrera), DEVIL’S KNOT d’Atom Egoyan (Chloé), A PIGEON SAT ON A BRANCH REFLECTING ON EXISTENCE de Roy Andersson (Chansons du deuxième étage), LIFE OF PI d’Ang Lee (Lust, Caution), SILVER LININGS PLAYBOOK de David O. Russell (Les rois du désert), SUSPENSION ON DISBELIEF de Mike Figgis (Time Code), NIGHT MOVES de Kelly Reichardt (La dernière piste), « untitled project » de Xiaogang Feng (Tremblement de terre à Tangshan), THE MAID’S ROOM de Michael Walker (Insomnies), BEAUTIFUL CREATURES de Richard LaGravenese (P.S I love you), TRANCE de Danny Boyle (127 heures), CHASING MAVERICKS de Curtis Hanson (L.A Confidential), TROUBLE WITH THE CURVE de Robert Lorenz, FLIGHT de Robert Zemeckis (Retour vers le futur), PLAYING FOR KEEPS de Gabriele Muccino (A la recherche du bonheur), JACK REACHER de Christopher McQuarrie (Way of the gun), HIGASHI KAZE, AME de Masato Harada (Kamikaze Taxi), LOOK OF LOVE d’Arie Posin (Chumbscrubber).
Et imaginons des nouveaux films de :
Lee Chang-Dong (Peppermint Candy), Kanji Nakajima (The clone returns home), Eugène Green (La religieuse portugaise), Wang Bing (Le fossé), Corneliu Porumboiu (Policier, Adjectif), Li Hongqi (Winter vacation), Claire Simon (Les bureaux de Dieu), Patrice Chéreau (Persécution), Siddiq Barmak (Osama), Liu Jie (Judge), Royston Tan (4h30), Lucrecia Martel (La nina santa), Claire Denis (Beau travail).
Découvrez les premières images de Pieta de Kim Ki-Duk (VO) :
Ils n’ont aucune chance d’être à Venise
THE GRANDMASTERS de Wong Kar-wai
Wong Kar-wai serait encore en tournage. La possibilité que The Grandmasters se dévoile à Venise se rapproche de la possibilité que WKW ne propose aucune scène au ralenti dans le film.
LOL USA de Lisa Azuelos
C’est ce que l’on appelle communément une « sélection peu probable » : un remake américain d’une comédie français médiocre, avec Miley Cyrus, très mal accueilli aux États-Unis, ce qui signifie de surcroit qu’il est déjà sorti et ne pourrait être présenté en première mondiale à Venise… Vraiment, c’est une sélection peu probable. De plus, le film s’appelle LOL USA, ce qui le rapproche moins d’un long-métrage de cinéma que d’une inscription sur un vieux sweat-shirt de La Halle aux vêtements.
HOLY MOTORS de Leos Carax
Non, désolé, il est reparti bredouille du dernier Festival de Cannes mais ce n’est pas une raison pour lui redonner une chance à Venise.
CACAHUETE INFERNO de Marc Dardenne
Un coup de volant dans la carrière de Marc Dardenne (le troisième frère Dardenne). Il en aurait terminé avec les pillages / hommages à Jean-Pierre et Luc (Rosetto, Le vélo au gamin) et se serait tourné vers la SF pure et dure. Lors de la conférence de presse pour annoncer le projet, Marc s’est toutefois fait surprendre par sa propre honnêteté et aurait confié que son film n’était « pas terrible terrible ».
SHIELDS de Grizzly Bear
Le nouvel album de Grizzly Bear devrait sortir dans les bacs le 17 septembre prochain. Autrement dit, dans la foulée du Festival de Venise. Les premiers échos sont dithyrambiques. Le seul hic étant qu’il s’agit d’un disque et non d’un film, ce qui amoindrit considérablement ses chances d’être présenté dans une quelconque section de la Mostra.
BURGER KING
La rumeur a repris de plus belle. A défaut d’avoir fait son grand retour dans la galerie marchande de la Gare Saint-Lazare de Paris, certains parlent d’un come-back de la célèbre chaîne de fast-food sur le Lido cette année. Ce qui apparait absurde puisque Burger King existe toujours en Italie, d’une part, et d’autre part puisqu’il s’agit d’un restaurant et non d’un film. Une polémique qui convoque les souvenirs d’une autre sélection improbable : celle de l’album de Grizzly Bear.
A ce stade, autant conclure l’article par une chanson du groupe susnommé :