Des nouvelles d’Apichatpong Weerasethakul
Que devient Apichatpong Weerasethakul depuis la Palme d’Or Oncle Boonmee ? Quelques éléments de réponse depuis le 65e Festival de Cannes.
Des nouvelles d’abord, par film interposé, avec le languide et guitaristique Mekong Hotel. Ensuite, le 19 mai, Weerasethakul présentait Ashes dans la discrétion la plus totale. Soit un court métrage expérimental tourné avec la petite caméra 35 mm Lomokino. Enfin, quelques jours plus tard, nous avons la chance de pouvoir converser avec le cinéaste. Plus tardivement que certains nos confrères, nous apprenons que Mekong Hotel est né d’un projet plus important. Il a un nom sublime : Ecstasy Garden. La jungle de Blissfully Yours n’était-elle pas déjà un sublime et jouissif jardin de l’extase ?
D’après le site américain Indiewire, Mekong Hotel contient des scènes de répétition de ce film rêvé. Weerasethakul le porte en lui depuis 2002 (10 ans déjà) sans parvenir à le financer. Et on parle de la Palme d’or 2010 ! Notre entretien a apporté une autre révélation. L’un des plus grands cinéastes contemporains s’apprête à devenir cultivateur d’avocats pour arrondir ses fins de mois (après un Daniel Day-Lewis apprenti cordonnier et un Bela Tarr reconverti en chauffeur de taxi). Si le Mekong Hotel lui a aussi fourni le décor d’un film hommage à Jean-Jacques Rousseau, son changement de vie fait penser à du Voltaire : « il faut cultiver notre jardin ». On hâte de voir celui de « Joe ».